Un homme de 83 ans aux assises pour un triple meurtre en 2011 à Rivesaltes

Il avait tiré sur sa jeune maîtresse et sa cousine, avant de tuer trois autres personnes dans la rue, en mars 2011 à Rivesaltes. Un homme de 83 ans comparaît à partir de lundi devant les assises des Pyrénées-Orientales, près de quatre ans après ce drame qui reste largement inexpliqué.

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3 mars 2011, 15h30 environ. Selon les éléments de l'enquête, Joachim Toro, ancien plombier, 78 ans à l'époque, retrouve dans un lieu isolé en périphérie de Rivesaltes une femme de 29 ans, avec qui il entretenait une relation depuis plusieurs années. Après un échange de quelques minutes, il tire au fusil de chasse sur la jeune femme et sa cousine, qui l'accompagnait. Il blesse la première au bras avant que toutes deux prennent la fuite.

Il tue trois personnes dans la rue et tente de se suicider

Retourné dans le centre-ville, Joachim Toro tue une demi-heure plus tard trois personnes qui se trouvaient près de son atelier, sur les berges de l'Agly, le fleuve qui traverse la commune. Michel Raspaud, un retraité de 72 ans, ainsi que deux employés municipaux, Jean-Luc Joffre, 42 ans, et Jean-Philippe Abribat, 36 ans. Il retourne ensuite l'arme contre lui pour tenter de se suicider. Le retraité a le visage en partie arraché par la décharge de son fusil et est hospitalisé dans un état critique.

Des circonstances très floues

Le drame avait à l'époque largement ému cette commune de 8.000 habitants, où une marche blanche en l'honneur
des victimes avait réuni la semaine suivante plus de 1.500 personnes. Les circonstances du passage à l'acte du prévenu, qui a été jugé apte à comparaître par plusieurs experts psychiatriques, seront au coeur du procès qui s'ouvre lundi
à Perpignan pour une semaine. "Les familles espèrent qu'il va donner des explications, dire pourquoi il a tué trois personnes avec qui il n'avait aucun contentieux, qui se trouvaient là simplement à ce moment-là, et qui sont vraiment des innocents", a déclaré Maître Etienne Nicolau, avocat des familles des trois hommes.

Un non-lieu pour viol a été prononcé

La jeune femme blessée avait à l'époque relaté avoir été abusée par Joachim Toro quand elle était enfant, alors qu'ils étaient voisins. Elle avait ensuite évoqué des relations sexuelles entretenues beaucoup plus tard avec lui, en échange de sommes d'argent importantes. Après une information judiciaire, un non-lieu a cependant été ordonné pour les
chefs de viol et de tentative de viol. Les faits d'agressions sexuelles ont été écartés parce que couverts par la prescription.

La préméditation n'a pas été retenue

Le prévenu comparaît pour des chefs d'homicide volontaire sur les trois hommes, ainsi que de tentative d'homicide sur les deux femmes. La préméditation n'a finalement pas été retenue. Ayant retrouvé la parole après une opération de réparation faciale, il avait affirmé que le coup de feu qui avait blessé la jeune femme, tout comme le tir mortel qui avait touché son voisin étaient accidentels. Ces  déclarations sont démenties par les expertises balistiques. L'accusé avait ajouté n'avoir aucun souvenir du meurtre des deux employés municipaux.

Une plainte pour escroquerie contre les victimes

Joachim Toro a par ailleurs porté plainte contre la jeune femme et sa cousine pour escroquerie et extorsion, évoquant des montants allant jusqu'à 500.000 euros. Une information judiciaire distincte a été ouverte pour ces chefs en février 2013,
mais elle n'a pas été jointe au dossier. "Il tient de l'hérésie judiciaire de devoir juger quelqu'un aux assises pour un
crime dont le mobile, ou à tout le moins l'explication, fait l'objet d'une information judiciaire en cours parallèlement", s'est insurgé Maître Béranger Tourné, son avocat.

Le procès, au cours duquel une trentaine de témoins seront entendus, doit durer jusqu'au 1 février.

Voir le résumé des faits avant le procès :
P. Georget A. Sabatier archives 3 mars 2011 ©F3LR

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