Après six mois d’hibernation, au premier rayon de soleil les marmottes se réveillent. C’est le printemps et le début de la saison des amours, ces écureuils terrestres comme on les surnomme vont s’accoupler pour donner naissance à des marmottons d’ici la fin du mois de mai.
Les marmottes de montagne vivent entre 800 et 2600 mètres d’altitude sur des versants ensoleillés ou dans des clairières forestières avec éboulis.
Elles ont hiberné d’octobre à mars et sortent de leurs terriers au premier rayon de soleil. Plongées dans le grand sommeil hivernal elles pointent le bout de leur nez et se mettent en quête de nourriture. C’est aussi la période des amours et seuls les mâles et femelles dominants vont s’accoupler. Ces petits écureuils terrestres vivent en communauté, en groupe familial pareil à une meute de loups. "Pour se reconnaître et montrer leur appartenance au groupe les marmottes se reniflent les joues", explique Etienne Farand, technicien de l'environnement au Parc National des Pyrénées.
Ce sont des animaux sociaux qui vivent comme des loups en groupe familial et dans ce groupe social il y a des besoins de contact, les marmottes pour se reconnaître se reniflent les joues. C’est très important car sur les joues il y a les glandes qui distribuent les odeurs des individus, ainsi elles échangent ces odeurs et se reconnaissent.
Ces petits mammifères de 50 centimètres peuvent peser jusqu’à cinq kilogrammes et vivent entre trois et huit ans. La marmotte a été effacée des Pyrénées pendant la dernière glaciation et réintroduite avec succès par les humains dans les années 45 et 50 dans les Pyrénées, dans le Parc national en vallée de Luz, dans les Hautes-Pyrénées.
Le grand sommeil
Les marmottes passent beaucoup de temps sous terre et elles sont nombreuses à partager le logement. Leur habitat est bien pensé. Elles creusent plusieurs terriers comprenant galeries et chambres et s’enfoncent jusqu’ à plus de trois mètres de profondeur.
"Elles ont un terrier principal une sorte de maison souterraine avec des pièces aménagées, une partie réservée aux toilettes , une partie nuit et une pièce spatiale où elles passent l’hiver, ce qui s’appelle un hibernaculum dans le monde scientifique", précise Etienne Farand, technicien de l'environnement au Parc National des Pyrénées.
Elles dorment sur de la litière, les marmottes s’isolent du sol en entrant de l’herbe sèche et elles renouvellent cette litière durant l’été. Elles vivent sur leurs réserves de graisse accumulées tout au long de l’été et se réveillent toutes les trois semaines pour effectuer leurs besoins.
Le réveil des marmottes
Les marmottes sont des écureuils terrestres qui hibernent et passent donc une partie de l’hiver en dormant. Pour survivre elles utilisent leurs réserves de graisse et au bout de l’hiver elles émergent et sortent de leurs terriers.
Elles sortent tout d’abord dans des champs de neige c’est une période transitoire où elles vont remettre leur organismes en fonctionnement, elles émergent petit à petit et vers avril mai elles vont se reproduire. C’est un temps très court car les femelles sont disponibles seulement une journée dans l’année. Quarante jours après l’accouplement il y aura les naissances qui se passent sous terre, les petits naissent comme des petits lapins et la mère va les allaiter pendant 40 jours.
Les premiers marmottons vont sortir de sous terre entre le 20 juin au 20 juillet.
Les marmottes sont les mascottes du Parc animalier des Pyrénées, elles sont en quelque sorte les maîtres des lieux et ont creusé partout des galeries, leur résidence principale.
"Elles se réveillent tout doucement", explique Lina Fourcade, responsable du secteur mammifères au Parc animalier des Pyrénées.
Chacune à son rythme, certaines dorment encore et les plus âgées ont tendance à vouloir réveiller celles qui dorment encore dans le terrier, pressées de s’accoupler.
Au réveil elles sont très craintives et restent à l’affût, les marmottes se méfient des rapaces qui rodent au-dessus de leur habitat. Elles se nourrissent essentiellement de racines, tiges et fleurs. Quelquefois elle peuvent aussi manger des insectes, des larves criquets et sauterelles.
Le cri de la marmotte
Dressées sur leurs petites pattes arrières, les marmottent sifflent. Un cri très reconnaissable qui leur permet d’alerter l'ensemble de la communauté en cas de danger.
Les marmottes communiquent en sifflant, c’est une alarme. Avec ce cri elles transmettent une information au sein du groupe et signalent un danger. Les yeux très hauts sur la tête elles détectent essentiellement à vue c’est pour cela qu’elles aiment les milieux ouverts et pour mieux voir elles se dressent sur leur pattes arrières, dès qu’elles sont inquiètes.
Place au jeu
"Les petits jouent beaucoup, ils sont très rigolos" raconte Lina Fourcade, responsable du secteur mammifères du Parc animalier des Pyrénées. "Ils aiment bien se prélasser au soleil sur des pierres chaudes".
"Chez les petits et les jeunes de un an à deux ans ils se poursuivent et font de fausses batailles en se roulant en boule. Tous ces jeux servent d’apprentissage à la vie normale. Il y aura des moments de lutte quand ils auront atteint l’âge adulte pour devenir dominant et accéder à la reproduction. Car cela marche comme dans une meute de loups, seuls deux adultes du groupe se reproduisent et les femelles vont se battre contre les femelles dominantes et les mâles contre les mâles dominants", précise Etienne Farand, technicien de l'environnement au Parc National des Pyrénées.
Où les observer ?
Aujourd’hui, on retrouve des individus dans toutes les vallées du Parc national ainsi qu'en Espagne.
Suite aux lâchers effectués dans le Parc national, d’autres lâchers ont aussi eu lieu dans d’autres zones des Pyrénées : Ariège, Pyrénées-Orientales. Aujourd’hui, la Marmotte est présente dans toutes les vallées des Pyrénées. Elle s’est parfaitement adaptée au milieu pyrénéen. Sa présence semble avoir une influence positive sur les populations d'Aigle royal, mais aussi sur la reproduction du Gypaète barbu.
En raison de la pandémie le parc animalier des Pyrénées reste fermé au public. Il pourrait rouvrir d’ici la mi-mai. L’occasion d’observer de plus près ces petits mammifères aux petites oreilles et à la silhouette trapue.