Pyrénées : les refuges de montagne se préparent pour pouvoir accueillir les randonneurs cet été

Les refuges de montagne font partie du secteur du tourisme, le plus impacté par le confinement. A partir du 11 mai les Pyrénées vont accueillir la foule - distanciée - des randonneurs avides de retouver le grand air. Mais quand, et selon quelles règles, les refuges pourront-ils les accueillir ?

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Au même titre que les cafés, bars, restaurants et hébergements, les refuges de montagne font partie du secteur d'activités du tourisme, clairement le plus impacté par le confinement.
Alors qu'à partir du 11 mai les Pyrénées vont accueillir la foule - distanciée - des randonneurs avides de retouver le grand air, les responsables des refuges de montagne planchent sur les conditions de la date et des conditions dans lesquelles ils pourront rouvrir pour offrir le gite et le couvert à une clientèle qui ne sera plus limitée aux balades d'une journée.
Dans un premier temps en effet, la montagne ne s'offrira qu'à ceux qui habitent à moins de 100 kilomètres des reliefs.
Cette liberté en partie retrouvée ne signifiera pas pour autant un retour aux pratiques habituelles : pas de sortie au grand air pour les clubs de randonnées en montagne, les règles du déconfinement rendront difficile le retour sur les sentiers de randonnées.
Tous les professionnels s'accordent pour insister auprès du public sur une reprise "progressive et responsable".
 


Ce sont en effet les règles applicables aux sports en extérieur qui risquent dans l'immédiat d'en limiter la pratique : 

respecter une distance de 10 m, c'est bon pour les joggeurs, mais pour la randonnée en montagne on ne peut pas l'envisager. Ou alors dès que les gens vont se rapprocher à une distance inférieure, il va falloir qu'ils sortent un masque et des gants

s'inquiète Hervé Latkowski de l'association Les Amis du Pac National des Pyrénées.
En plus d'une distance de 10 m à respecter, le ministère des sports a défini d'autres régles strictes : un maximum de 10 personnes par groupe, pas de co-voiturage, des contraintes qui risquent de freiner l'ardeur des montaganards 
Par ailleurs la limitation - dans un premier temps - à une distance de 100 km de son domicile, va fortement limiter la provenance de la clientèle potentielle des guides et des refuges :

 on ne pourra pas toucher notre clientèle habituelle, qui vient du grand ouest ou de la région parisienne. A la place on verra de la clientèle locale, plus dure à capter pour nous car elle est plus autonome dans ses pratiques de la montagne

explique Joël Castéran, professionnel de la montagne et accompagnateur de groupes de vacanciers à la découverte des Pyrénées.

Le travail avance 

La Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM) qui gère les refuges, travaille depuis des semaines sur plusieurs pistes de réflexion.
Ainsi elle se considère aujourd'hui en mesure de répondre à toute une série d'exigences, même s'il faudra pour ce faire réduire partiellement les capacités d'accueil :
  • être capable de faire respecter la distance de 1m50 dans des dortoirs composés pour la plupart de lits superposés et rapprochés
  • être en mesure de laver les draps tous les matins
  • faire respecter également 1m50 de distance dans des salles ou des terrasses de restaurants garnies le plus souvent de tables et de bancs pour au moins 8 personnes, sinon imposer le port de masques de protection
  • même chose bien-sûr pour les sanitaires
  • si besoin se limiter à la vente de paniers-repas à emporter avec la capacité de planifier le ravitaillement.
Les responsables des refuges de montagne attendent des précisions à l'issue de la commission interministérielle sur le tourisme qui doit se réunir le jeudi 14 mai prochain.
Pour les dirigeants de la FFCAM, il faudrait une réouverture entre le courant du mois de juin, et au plus tard le 1er août, sachant que la pleine saison d'été démarre réellement à la mi-juillet.

L'importance du dialogue avec les pouvoirs publics

La décision pourrait se prendre au cas par cas, par les maires ou les préfets, après dialogue avec les responsables de la Fédération.
Une réunion de travail est d'ailleurs prévue sur ce sujet, ce jeudi matin 7 mai à la préfecture de l'Ariège à Foix, avec les professionnels de la montagne.

L'ouverture des parties non-gardées

En attendant ils maintiendront ouvertes les parties des refuges non-gardées, mais en faisant appel au sens des responsabilités de tous, pour éviter qu'ils ne soient pris d'assaut par les randonneurs. "Les gardiens ne sont pas là pour faire la police".
Si toutes les conditions ne sont pas réunies pour une reprise rapide de l'activité, la plus proche possible d'un fonctionnement normal, alors les pertes financières de l'ensemble de ce secteur risquent de se chiffrer en millions d'Euros pour l'ensemble des massifs de France.

Dans les Hautes-Pyrénées les randonneurs ont déjà des fourmis dans les pieds. Voici Le reportage de Régis Cothias et Emmanuel Fillon
 
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