Régionales 2021 en Occitanie : cinq informations à retenir après les résultats du premier tour des élections

La présidente sortante, Carole Delga (PS) a créé la surprise en arrivant largement en tête au soir du premier tour des élections régionales en Occitanie. Voici cinq choses à retenir de ce scrutin.

Le premier tour des élections régionales s'est déroulé dimanche 20 juin et a réservé son lot d'enseignements. Score surprise. Abstention record. Chute du Rassemblement national. L'échec LREM. Les alliances du second tour. Voici cinq choses à retenir de ce scrutin en Occitanie.

- Le score "surprise" de Carole Delga

Les sondages se sont multipliés ces dernières semaines plaçant à chaque fois le candidat du RN, Jean-Paul Garraud, en tête de ce premier tour en Occitanie avec près de dix points d'avance sur la candidate sortante, Carole Delga. Dimanche soir, les premières estimations ont donné, très rapidement et à la surprise générale, la tête de liste d'"Occitanie en Commun" gagnante. L'élue socialiste est arrivée première avec 39,5% des voix, soit largement devant l'ex député LR de Nouvelle-Aquitaine déjouant ainsi tous les pronostics sondagiers.

- Une abstention record

Avant les résultats de ce premier tour, c'est la très forte abstention qui a marqué ce scrutin. Aucun taux de participation des 13 départements d'Occitanie n'avaient dépassé les 40% à 17 heures. Du jamais vu. Certains ont même été divisés par deux en comparaison de 2015.
Au niveau national, ces élections ont été boudées par 66,1% du corps électoral, selon une estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions. Un record historique sous la Ve République. Une abstention record qui "interroge la légitimité du vote" des élections régionales pour Myriam Martin, la candidate d'Occitanie populaire (LFI).

- La désillusion du Rassemblement national

L'abstention. Le cauchemar du Rassemblement national et de sa tête de liste Jean-Paul Garraud. C'est en tout cas la raison avancée par l'ancien magistrat pour expliquer ce faible score du premier tour. "L'abstention est regrettable car elle a une incidence directe sur les résultats. L'électorat RN s'est moins mobilisé" analyse l'ex-député UMP qui avait pour mission de "draguer" et "d'attirer" à lui les électeurs de la droite. Avec près de 23% de voix, le pari est perdu.

L'occasion pour les membres du RN de faire entendre leur mécontentement sur la ligne politique adoptée par le parti de Marine Le Pen. Dimanche soir, dans un communiqué, Emmanuel Crenne, ex-conseiller régional RN du Lot constate que le "RN enregistre une contraction historique de plus de 8% sur le plan national. En Occitanie, c’est plus de 10% qui ont été perdus en 6 ans ! Ce vote est une sanction pour un parti qui a abandonné son coeur idéologique en déclarant l’islam compatible avec la République et qui s’est contenté partout d’être une opposition de façade à la remorque de la majorité, une opposition qui selon les instructions de Marine le Pen "ne doit pas faire de vagues"."
L'élu royaliste, mis en cause dans la tentative d'intrusion de l'Action Française au sein de l'hôtel de région, appelle pourtant à voter RN au second tour, afin de barrer "la route aux socialistes immigrationistes, clientélistes et communautaristes de Mme Delga dont la gestion de la région Occitanie est catastrophique."

- L'échec de La République en Marche

La majorité présidentielle n'est arrivée en tête dans aucune région. Il n'y a pas eu de miracle. Les listes LREM n'ont obtenu que 10.4% au niveau national et le candidat d'Occitanie n'a pas fait mieux. Pire. Avec 8.6%, Vincent Terrail-Novès n'a pas réussi à dépasser la barre faditique des 10% afin de se qualifier pour le second tour. D'autant plus difficile à accepter que le candidat LR, Aurélien Pradié, au profil et aux propositions de campagne particulièrement similaires à celles du maire de Balma (Haute-Garonne), a tenu le rang que les sondages lui prédisaient avec un peu plus de 12% des voix. Mais les voix de LREM ne sont pas perdues pour tout le monde. En déclarant ce dimanche soir, "je suis fidèle à l’idéal de gauche sans avoir de dogmatisme. Je suis une femme de gauche qui aime l’entreprise", Carole Delga s'est placée comme la plus macroniste des candidats de ce second tour des élections régionales d'Occitanie.

- Les alliances du second tour 

Carole Delga le sait. Elle ne peut compter exclusivement sur la captation des voix de LREM pour être élue. Les négociations sont déjà entamées depuis dimanche soir avec la liste d'EELV, tirée par Antoine Maurice. Non qualifié pour le second tour, l'ancien candidat à la mairie de Toulouse a rapidement exprimé son souhait "de se retrouver" avec la présidente sortante de la Région, espérant "qu'un accord juste et équilibré soit trouvé au plus tôt".

Une certitude. La France Insoumise ne participera pas à cette alliance. Non pas de son fait mais en raison du choix clairement affichée par la candidate arrivée en tête de ce premier tour de scrutin. "Je ne négocierais pas avec la France Insoumise. Je n’ai qu’une parole. J’ai un projet qui n’est pas compatible avec les propos (complotistes) de Jean-Luc Mélenchon. (...) Je n’appartiens pas à cette gauche-là !" a déclaré Carole Delga sur le plateau de France 3 Occitanie, dimance soir.
De quoi provoquer l'ire de la tête de liste de la France Insoumise, Myriam Martin "Il faut que Carole Delga se mette d'accord avec Carole Delga. Elle ne peut pas appeler au rassemblement et en même temps exclure les électeurs de la France Insoumise, dénonce la tête de liste d'Occitanie Populaire. Choisissez la démocratie plutôt que le sectarisme.".

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