Selon l’estimation IPSOS/Sopra Steria, Carole Delga arrive en tête de ce 1er tour des élections régionales en Occitanie avec 39,5 % des voix. Jean-Paul Garraud (RN) arrive loin derrière avec 22,9 % devant Aurélien Pradié (LR/UDI) 11,9%.
La bataille s'annonçait très serrée mais c'est en fait un boulevard qui se présente à Carole Delga. Selon les estimations d'IPSOS/Sopra Steria, la présidente (PS/PCF) sortante arrive en tête de ce 1er tour des élections régionales en Occitanie avec 39.5%. Jean-Paul Garraud (RN) est loin derrière avec 22,9 %. Aurélien Pradié (LR/UDI) 3ème est crédité de 11,9 % des voix.
"C’est le travail des six dernières années qui a payé, a réagi en direct la candidate du parti socialiste sur le plateau de France 3 Occitanie. Nous avons su créer un collectif avec notre équipe de campagne. C’est une victoire d’un collectif, une victoire d’une nouvelle manière de faire la politique, une victoire de l’éthique. Je ne sais pas si l’abstention a joué en notre faveur. Je ne peux pas m’en satisfaire. Cette gauche écologiste et citoyenne que j’incarne est la preuve qu’il n’y a pas de fatalité. Nous avons pu faire baisser l’extrême droite car moi je travaille pour la République et les gens."
Notre sondage à la sortie des urnes de ce premier tour
Dans l’enquête réalisée par Sopra Steria pour France télévisions, Radio France et LCP-Public Sénat, la délinquance (40 %) est nettement la préoccupation principale des Français pour leur région devant l’immigration (29 %), le chômage (26 %) et l’environnement (24 %).
64 % se disent "intéressés" par les élections régionales. Mais concernant le fort taux d’abstention (61,4 % contre 47,7 % en 2015 en Occitanie), les sondés expliquent que ces élections ne changeront rien à leur vie quotidienne et qu’ils veulent manifester leur mécontentement à l’égard des hommes politiques en général.
Globalement, les Français ont voulu exprimer leur opposition à Emmanuel Macron et au gouvernement (33 % contre 16 % un soutien).
Dans les éléments déterminants dans le choix de vote, les sondés mettent en avant les enjeux régionaux et les problèmes qui se posent dans la région, le programme des différentes listes et le bilan du président du conseil régional et de son équipe.
Concernant le second tour, ils se disent « favorables » à 54 % pour la mise en place d’un front républicain.
La tendance était attendue. La participation en Occitanie est en baisse pour le premier tour, en ce dimanche 20 juin, par rapport à celles de 2015.
Revoir la soirée électorale
Regardez en replay la soirée électorale de cette élection régionale en Occitanie sur l'antenne de France 3 Occitanie :
Une participation très faible et très variable en Occitanie
Les taux de participation ont en Occitanie lourdement chuté et ont même parfois été divisés par deux en comparaison de 2015 comme le démontre cette infographie.
Des chiffres très variables selon les départements. Ainsi, dans l’Aude, 36,42 % des électeurs s’étaient déplacés à 17 heures, contre seulement 25.15 % dans le Gard. En Haute-Garonne, ce taux atteint 33.12 %, 38,07 % en Aveyron, ou 28.61 % dans le Tarn et en Ariège 26.00 %.
Des élus d’Occitanie sonnés par ces très mauvais chiffres : "C’est un cauchemar, déplore Jean-René Cazeneuve, député du Gers (LREM) sur le plateau de France 3 Occitanie. Cela va faire 50 ans que la participation baisse. C’est un vrai problème qui interroge notre démocratie." Pour Anne Stambach-Terrenoir de la France Insoumise "c’est un fiasco démocratique" tandis que Sébastien Vincini, du Parti socialiste désigne, pour lui, les responsables de cette chute : "le gouvernement et La République en Marche".
Le RN défavorisé par l'abstention ?
Du côté du Rassemblement national, on retient surtout que l’abstention aurait joué en sa défaveur : "ce sont les électeurs du Rassemblement national qui ne se sont pas déplacés, répond Julien Léonardelli à France 3 Occitanie. L’abstention nous a été défavorable".
Dans l'une de ses premières déclarations, Jean-Paul Garraud estime ce soir que son "électorat ne s'est pas déplacé. Il y a un dégoût de la politique".
" Notre électorat ne s'est pas déplacé. Il y a un dégoût de la politique ", déclare @JPGarraud pic.twitter.com/fl0htSnU0m
— Stephane Thepot (@canardumidi) June 20, 2021
Carole Delga avec EELV mais sans LFI
Une déception d’autant plus vive que la liste du Rassemblement national était, selon l'ensemble des derniers sondages, favorite pour ce premier tour.
Mais Carole Delga sait qu'elle n'a pas encore remporté ces élections. La présidente sortante d'Occitanie s'adresse directement aux électeurs pour qu'ils se mobilisent pour contrer le RN : "Je fais partie de cette gauche réformiste car je n’ai aucun tabou. J'aime à la fois les salariés et les chefs d'entreprise, je traite aussi les questions de sécurité. C’est cette gauche du réelle qui sait répondre aux enjeux climatiques. J’envoie un appel solennel. L’Occitanie c’est une terre de partage, de la main tendue."
Je lance un appel solennel à toutes les électrices et les électeurs : continuons à nous rassembler dimanche prochain en votant pour le projet social, écologique et républicain que je porte pour l’@Occitanie.
— Carole Delga (@CaroleDelga) June 20, 2021
Concernant les alliances du prochain tour, la candidate socialiste écarte d'ores et déjà toute alliance avec la France Insoumise : "Je ne négocierais pas avec la France Insoumise. Je n’ai qu’une parole. J’ai un projet qui n’est pas compatible avec les propos (complotistes) de Jean-Luc Mélenchon. (...) Je n’appartiens pas à cette gauche-là !"
Des propos que n'accepte pas les représentants de la France Insoumise, Myriam Martin et Guilhem Serieys. "Il faut que Carole Delga se mette d'accord avec Carole Delga. Elle ne peut pas appeler au rassemblement et en même temps exclure les électeurs de la France Insoumise, dénonce la tête de liste d'Occitanie Populaire. Choisissez la démocratie plutôt que le sectarisme."
Il faut que @CaroleDelga se mette d'accord avec @CaroleDelga. Elle ne peut pas appeler au rassemblement et en même temps exclure les électeurs @FranceInsoumise. Choisissez la démocratie plutôt que le sectarisme. #occitaniepopulaire https://t.co/OzWkHCi7oN
— Myriam Martin (@MyriamMartinFI) June 20, 2021
@CaroleDelga fait le tri à gauche en tenant des propos outranciers contre #LFI. L'heure est au rassemblement et à la représentation de tous les électeurs. Pourquoi rejeter ceux de La France Insoumise? Le sectarisme n'est pas une réponse à la crise démocratique. Au contraire !
— Guilhem Serieys (@GuilhemSerieys) June 20, 2021
Dans un communiqué de presse diffusé ce soir, Antoine Maurice félicite Carole Delga. Le tête de liste d'EELV répond d'ailleurs à la candidate socialiste : "le temps est venu de se retrouver et j'ai adressé un message à Carole Delga dans ce sens. Nous espérons qu'un accord juste et équilibré soit trouvé au plus tôt".
Troisième qualifié pour le second tour, de son côté, Aurélien Pradié (LR) se réjouit "d'être d'en une position clef" et pronostique "un deuxième échec de Jean-Paul Garraud au 2e tour."
"Je suis le 3ème homme, c'est une position clef ", se félicite @AurelienPradie qui pronostique "un deuxième échec de @JPGarraud au 2ème tour" pic.twitter.com/qBV2vFPsHA
— Stephane Thepot (@canardumidi) June 20, 2021
Des résultats contestés ?
Le RN prépare, lui, déjà l'"après-élections". Comme le révèle le Journal du dimanche, les dirigeants du RN, inspirés par Donald Trump, "s'apprêtent déjà à en contester les résultats" d'élections régionales qui, selon eux, pourraient être entachées de fraudes.
"On se soucie de ce risque d'autant plus que nous incarnons le seul danger pour le système en place, estime ainsi Jean-Paul Garraud, tête de liste en Occitanie. Le système constate que ça ne marche plus de jouer sur la peur, alors il est prêt à tout." Quels que soient les résultats de ce premier tour, les tractations politiques débuteront dès ce soir.
Neuf listes (consultez ici leurs programmes) se sont lancées dans la course pour ces Régionales en Occitanie
- Carole Delga - L'Occitanie en commun
- Antoine Maurice - L'Occitanie naturellement
- Jean-Paul Garraud - Rassembler l'Occitanie
- Aurélien Pradié - Du courage pour l'Occitanie
- Myriam Martin - Occitanie populaire
- Vincent Terrail-Novès - Nouvel élan occitan
- Jean-Luc Davezac - Occitanie écologique et citoyenne
- Malena Adrada - Faire entendre le camp des travailleurs
- Anthony Le Boursicaud - Union Essentielle Occitanie