Les remontées mécaniques ne rouvriront pas ce jeudi 7 janvier comme initialement prévu. La décision a été confirmée par le secrétaire d’Etat chargé du tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne. Déçus, les professionnels de la montagne espèrent une reprise de leur activité pour les vacances de février.
La décision de ne pas rouvrir les remontées mécaniques des stations de ski est tombée ce mercredi 6 janvier, tard dans la soirée. Une information confirmée à l’AFP par le secrétaire d’Etat chargé du tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne. Les stations de ski françaises, déçues, espèrent toutefois encore pouvoir sauver les vacances de février, cruciales pour leur économie fragile. L'objectif étant de pouvoir rouvrir dès le 20 janvier prochain, "c'est toute une économie de territoire qui est ciblée, tout risque de s'écrouler si rien ne bouge".
Alors que plus de 25.000 nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés au cours des dernières 24 heures en France, les remontées mécaniques ne rouvriront pas ce jeudi 7 janvier, comme cela avait été initialement envisagé, a indiqué à l'AFP le secrétaire d'Etat chargé du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne.
"Le gouvernement est bien conscient qu'il y a un besoin de visibilité pour le secteur de la montagne et on s'attache à leur donner le plus vite possible cette visibilité pour la suite de la saison", a-t-il assuré, précisant toutefois qu'aucune date ne devrait être fixée avant le Conseil de défense de la semaine prochaine.
Déceptions et colère des professionnels de la montagne
"On en a marre, il nous faut une date ferme et définitive et qu'on arrête de nous promener", a réagi auprès de l'AFP le président de l'Association nationale des maires de stations de montagne (ANMSM), Jean-Luc Bloch.
Vous avez le droit de prendre l'avion, le train, le métro mais la montagne c'est dangereux ? On ne comprend plus", a-t-il grincé, estimant que la confiance était "perdue.
Même déception du côté du directeur de la station de Saint-Lary dans les Hautes-Pyrénées et président de la section des Pyrénées des domaines skiables de France(DSF), Akim Boufaïd :
Très déçu évidemment et le sentiment d'avoir été trahi par le Premier ministre, Jean Castex, qui avait annoncé sauf catastrophe sanitaire que les stations de ski pourraient rouvrir.
Sauver les vacances de février
Dans un communiqué plus tôt cette semaine, Domaines skiables de France (DSF) avait déjà enjoint le gouvernement "à l'action et à la prise de décision".
"Ce qu'on voudrait, c'est qu'on puisse envisager une ouverture sous conditions, avec par exemple un système de jauge. Mais le plus tôt possible parce que le point d'orgue reste les vacances de février", poursuit Akim Boufaïd, directeur de la station de Saint-Lary, dans les Pyrénées françaises.
Akim Boufaïd précise aujourd'hui qu'il est nécessaire d'avoir une décision de réouverture au moins le 20 janvier, "de manière à permettre aux professionnels de montagne de s'organiser et d'ouvrir les réservations à la clientèle. On annonce pas une réouverture la veille des vacances de février!".
Facture : 1,5 milliard
Les professionnels de la montagne ont fait état cette semaine d'un taux d'occupation en "chute libre", évoquant la perte de chiffre d'affaires de l'ensemble de la filière à 1,5 milliard d'euros sur les deux semaines des congés de Noël. A Saint-Lary, où la baisse des réservations avoisine les 40% sur la quinzaine de Noël, le bilan comptable des remontées est limpide : "zéro activité et zéro chiffre d'affaires". C'est d'autant plus rageant et frustrant que cela faisait deux ans que l'on n'avait pas eu autant de neige", explique Akim Boufaïd.
Le téléphérique de Saint-Lary a fonctionné comme moyen de transport intra-urbain durant ces vacances de Noël mais le compte n'y est pas précise Akim Boufaïd :
En temps normal, ce sont plus de 15000 skieurs par jour qui utilisent ce moyen de transport, pendant les vacances de Noël pas plus de 8000 personnes ont emprunté le téléphériques. Sans compter que la montée actuellement ne coûte pas le prix d'un forfait jour.
Les professionnels de la montagne attendent une réaction du Premier ministre, Jean Castex, qui doit s'exprimer ce soir concernant les nouvelles mesures sanitaires liées à l'épidémie de coronavirus. Il y a urgence, rappelle Akim Boufaïd, "c'est toute une économie de territoire qui est ciblée, tout risque de s'écrouler si rien ne bouge".