Même si l'Occitanie n'est pas la région la plus atteinte par le coronavirus, les réseaux de santé se mobilisent. Sous l'égide de l'ARS, ils coordonnent, amènent des solutions par rapport à des patients en situation complexe. Plusieurs départements assurent une astreinte médicale 7j/7 et 24h/24.
En Occitanie, ils sont une quarantaine de réseaux de santé, regroupant des médecins, des infirmiers mais aussi des personnels du domaine social, administratifs. Ils sont là pour accompagner des malades à domicile, souvent en fin de vie, pour éviter au patient, à la famille, à l'hôpital, au médecin traitant de prendre seuls des décisions. Avec l'apparition du coronavirus, ils ont renforcé leur présence, notamment en organisant des astreintes téléphoniques à toute heure, tous les jours, pour les médecins.
Les services de santé, qu'es aquò?
Ils sont une quarantaine en Occitanie avec des réseaux de santé régionaux mais aussi territoriaux à l'échelle d'un département. Sur les 13 que compte la région, seule la Lozère en est dépourvue. Ils peuvent être d'ordre général, ou thématique : cancérologie, problèmes respiratoires, diabète... Ils sont apparus d'abord dans l'ancienne région Midi-Pyrénées entre 2000 et 2004. "Dans le Gers, c'était en 2004, déclare Nathalie Chaoui, médecin et directrice du réseau Arpège. L'objectif, dans la mesure du possible, était de maintenir le patient à domicile. Au départ, c'était surtout des soins palliatifs et l'accompagnement de fin de vie. En 2012, l'ARS nous a demandé d'élargir notre domaine d'intervention aux maladies chroniques."
Une prise en charge globale du patient sur un plan médical mais aussi social, avec intervention à domicile. Ce qui n'est plus possible avec le confinement.
Une astreinte médicale 7j/7, 24h/24
Chaque centre territorial de santé est amené à répondre aux problématiques de chaque département. "Dans le Gers, nous avons 3 médecins à temps partiel 1 infirmière, 2 assistantes sociales plus des réseaux d’infirmières d’appui ou d'autres professionnels que l'on peut solliciter ponctuellement pour prendre des décisions", assure Nathalie Chaoui. Depuis une semaine, le réseau Arpège assure une astreinte téléphonique pour les médecins traitants, ceux des hôpitaux, tous les jours de la semaine, 24H/24. Dans le Gers, c'est un médecin qui répond.Boris Duponchel, secrétaire général de la Fédération des réseaux d'Occitanie, précise :
Dans les autres département, ce n'est pas forcément un médecin. Pour l'instant, 7 département proposent ce service d'astreinte : le Tarn, les Hautes-Pyrénées, le Lot, le Tarn-et-Garonne, le Gers, l'Hérault et l'Aveyron.
Tous les patients ne sont pas éligibles à la réanimation
Pour Nathalie Chaoui, ces astreintes sont nécessaires car tous les malades du coronavirus ou autres maladies ne peuvent pas être admis en réanimation à l'hôpital. "Il y a les personnes âgées, celles qui ont des pathologies très lourdes, celles qui se retrouvent dans des situations complexes où tout déplacement est impossible. Il ne faut pas que les gens se retrouvent seuls pour décider. On se situe dans le cadre de la loi Leonetti : concertation et collégialité pour accompagner les personnes en fin de vie."D'autres actions pour aider
Ces différents réseaux de santé travaillent en partenariat avec les plateformes territoriales d'appui. On en compte 8 dans les 13 départements d'Occitanie dont 1 en cours d'ouverture pour la Haute-Garonne. Elles ne servent pas d'expertise médicale mais agissent plutôt dans le domaine de la concertation et de la logistique. Elles se mettent au service des réseaux pour faire le suivi des stocks par exemple, organiser des réunions, des visioconférences, diffuser des guides pratiques.2 fois par semaines, une visioconférence est organisée avec les EHPAD pour suivre les évolutions, échanger sur les pratiques. "Dans le Gers nous avons créé un groupe WhatsApp. Nous échangeons sur les bonnes pratiques. L'astreinte téléphonique répond à ce besoin-là" selon Nathalie Chaoui.
Autant de services, autant de liens pour que la région Occitanie puisse mieux limiter cette crise et pour mieux répondre aux besoins en cas d'aggravation. Pour l'instant, ces réseaux de santé n'ont pas été trop sollicités. Mais il faut éviter à tout prix la surchauffe. "Même si l'Occitanie n'est pas dans la situation qu'a connue l'Alsace, les services d’aides à domicile sont démunis. Beaucoup de salariés sont en arrêt de travail pour cause de garde d'enfants ou de maladie. Mettre en place des plans d’aide devient très difficile."