Roland Agret est mort : il s'était battu pendant 35 ans contre l'institution judiciaire

Roland Agret est mort hier à l'âge de 74 ans. Condamné à tort comme complice d'un assassinat dans le Gard, il s'est battu pendant 35 ans pour faire reconnaître son innocence et obtenir réparation. Ce Nîmois était le président de Action justice, association d'aide aux victimes d'erreurs judiciaires.

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Condamné à quinze ans de réclusion en 1973 pour l'assassinat d'un garagiste dans le Gard, Roland Agret n'a cessé de clamer son innocence : il se lance dans une grève de la faim, escalade le toit de sa prison et va même jusqu'à se couper deux doigts en signe de protestation. Il obtient la révision de son procès et son acquittement en 1985. Roland Agret a fondé une association, Action justice, destinée à épauler des victimes d'erreurs judiciaires. En 2006, il se tire une balle dans le pied pour réclamer une indemnisation.

Roland Agret est mort hier 18 septembre à l'âge de 74 ans en Ardèche.

Un long combat contre l'institution judiciaire

Après une grève de la faim de plus d'un an et l'amputation des phalanges de deux doigts qu'il avait envoyées au garde des Sceaux de l'époque, il avait ensuite été libéré par grâce présidentielle en 1977.
En 1985, il est acquitté et réhabilité par la cour d'assises de Lyon.
Il a ensuite consacré sa vie à se battre contre les dysfonctionnements de la justice à travers son association Action Justice.
En 2005, il s'était aussi tiré une balle dans le pied pour réclamer une meilleure indemnisation de sa détention.

Roland Agret était notamment l'un des principaux soutiens de Dany Leprince, condamné à perpétuité pour le quadruple meurtre familial de Thorigné-sur-Dué (Sarthe) en septembre 1994 et libéré en 2012.
L'homme défendait aussi ardemment Jérôme Kerviel dans son procès contre la Société Générale.
Il est décédé à son domicile en Ardèche, emporté par une embolie pulmonaire, a fait savoir sa famille.

Seules huit erreurs judiciaires ont abouti à un acquittement en France depuis 1945.
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