Un habitant de Sorèze dans le Tarn plonge tous les dimanches dans le lac de Saint-Ferréol, même lorsque la température est en dessous de 10°C. Un challenge devenu une habitude.
Se jeter dans l'eau glacée pour les fêtes de fin d'année, c'est une tradition que l'on peut voir un peu partout en Europe. Mais il y a aussi des nageurs adeptes des bains froids tout l'hiver. Un habitant de Sorèze (Tarn) nage ainsi tous les dimanches quelques minutes dans le lac de Saint-Ferréol. La température avoisine en ce moment les 6 degrés.
Ce lac, d'une superficie de 67 hectares, se trouve à cheval sur trois départements : l'Aude, le Tarn et la Haute-Garonne.
Les baigneurs, en été, sont nombreux autour de ce lac mais l'hiver Stéphane Fabre est l'un des rares à braver le froid. Cet habitant de Sorèze, âgé de 52 ans, explique qu'il a toujours été attiré par l’eau. "Dès que je vois une rivière j’ai envie d’aller nager. J’ai jamais eu peur du froid", dit-il.
Au départ c’était pour me dépasser, par curiosité et pour les sensations que ça procure
Ce qui était au départ un challenge est devenu une habitude. Stéphane se baigne donc tous les dimanches dans le lac de Saint-Ferréol, quelque soit la température. "Le plus compliqué, c’est de se motiver pour y aller. Quand il ne fait pas beau, quand il pleut ou quand il y a du vent ce n’est pas simple de partir de chez soi puis de sortir de la voiture, de se déshabiller et de renter dans l’eau. Elle est très très froide, donc le corps réagit ; le cœur s’emballe, la respiration s’accélère."
Le quinquagénaire explique qu'il rentre assez facilement dans l’eau jusqu’à la taille, c'est après que cela se complique, quand il faut avancer jusqu’au niveau des épaules.
"Quand je commence à nager, au début les mouvements sont assez désorganisés. Je nage la brasse et j’ai un décalage entre les bras et les jambes et petit à petit la synchronisation revient. A partir de là, je me sens bien, je n’ai pas froid".
Stéphane prend même le temps de s'arrêter au milieu du lac, d'observer le paysage de se détendre. Parfois il prend un thermomètre pour mesurer la température de l'eau. Il reprend ensuite sa séance de natation et regagne la rive dès que le froid est trop intense.
Parfois, j’aimerais rester un peu plus mais la récupération risque d’être plus longue car après, pour se réchauffer, c’est relativement long. Je tremble, je baille pendant parfois une heure et demi à deux heures.
Cette habitude qui dure maintenant depuis plus d'un an, il sent que cela lui fait du bien. Il sait qu'il a perdu du poids. Evidemment pour se lancer dans ce défi, il a fait des examens médicaux. Pas question de prendre des risques. "J’ai vu mon médecin généraliste, j’ai vu un cardialogue, j’ai fait un test à l’effort et j’ai fait un électrocardiogramme, tout va bien la dessus. Quant au moral, c'est impressionnant la bonne humeur que ça procure, c’est une sorte de drogue naturelle".
Stéphane n'a pas très bien vécu le confinement. Habitant à plus d'un kilomètre du lac, il n'a pas pu venir nager. Alors pour ne pas perdre ses habitudes, il s'est immergé deux fois par semaines dans l'eau froide dans sa baignoire.