Une enquête préliminaire a été ouverte sur le parc animalier Val d'Hérault, placé en liquidation judiciaire en décembre, a indiqué le vice procureur de Béziers Philippe Romanello. Et ce, "pour comprendre les dessous de cette fermeture précipitée".
Le zoo Val d'Hérault de Saint-Thibéry, en liquidation judiciaire, fait l'objet d'une enquête préliminaire a indiqué le vice-procureur de Béziers Philippe Romanello.
"Beaucoup de choses pas très claires"
Nous avons été alertés dans un premier temps par les services de l'inspection du travail que beaucoup de choses n'étaient pas très claires dans cette entreprise", a précisé le vice-procureur.
Enquêtes pour des faits d'escroquerie, de travail dissimulé
"L'administrateur judiciaire a lui aussi saisi les services de la justice pour avoir un éclairage sincère de la situation.", poursuit le vice-procureur. Plusieurs enquêtes pour des faits d'escroquerie, de travail dissimulé, de mauvais traitement aux animaux ou encore de banqueroute sont, selon des sources proches du dossier, lancées par la justice.
"Tout comprendre sur les problèmes d'hygiène"
Nous nous interrogeons aussi sur les conditions d'attribution des subventions octroyées" à cette entreprise, mais également "sur la façon dont ont été construits les dossiers pour obtenir ces aides", a poursuivi M. Romanello.
Le vice-procureur a exprimé de "très fortes inquiétudes quant à la réalité des actifs du zoo". Les enquêteurs souhaitent également "tout comprendre sur les problèmes d'hygiène et de sécurité au travail car pour l'heure, les dossiers que nous avons en notre possession sont accablants", estime-t-il.
Placé en liquidation judiciaire en décembre
Depuis son ouverture fin 2014, le parc animalier ouvert par un jeune homme de 20 ans, Damien Lerasle, n'a jamais réellement fonctionné malgré un investissement initial de 3,5 millions d'euros, dont des fonds publics.
Situé à Saint-Thibéry, à 20 km à l'est de Béziers, il a connu de nombreuses vicissitudes et été placé en liquidation judiciaire en décembre.
Cas de peste aviaire
Le 19 décembre, la peste aviaire (syndrome de Newcastle) avait été détectée sur des colombes du Sénégal, ce qui avait entraîné le placement sous quarantaine du parc, théoriquement jusqu'au 6 février.
Cadavres d'animaux découverts dans des congélateurs
Mais le 29 décembre, mandatée dans le cadre de la liquidation, la Fondation 30 millions d'amis avait organisé l'évacuation controversée de plusieurs centaines d'animaux vers d'autres zoos et parcs, dans un climat de tension avec certains élus, les employés et la presse.
Début janvier, des cadavres d'animaux avaient été découverts dans des congélateurs du parc animalier.
"Une énorme cabale"
Dans une récente interview à la Lettre M, Damien Lerasle soutient la thèse "d'une énorme cabale" qui aurait été orchestrée par certains cadres pour faire péricliter le parc, tout en annonçant de multiples plaintes dont le vice-procureur a affirmé ne pas avoir connaissance.