Un texte solennel a été lu dans certaines mosquées après les attentats du 13 novembre. C'est le cas à Lunel pour tenter d'expliquer qu'être arabe à Lunel ne signifie pas être un musulman radicalisé.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait proposé aux quelque 2.500 mosquées et salles de prière du pays un "texte solennel" condamnant toute "forme de violence" après les attentats djihadistes du 13 novembre.
Mais dans un islam sunnite sans clergé, qui ne parle pas d'une seule voix, plusieurs fédérations de mosquées, recteurs ou imams avaient rédigé leur propre prêche.
A Lunel (Hérault), "le message du CFCM condamnant les attentats de Paris a été lu", assure Redouane, un quinquagénaire.
"Si tu es Arabe, musulman et de Lunel, on te regarde comme un jihadiste. C'est lourd à porter", déplore Saïd, né il y a 21 ans dans cette ville qui a vu partir une vingtaine de jeunes vers la Syrie, où au moins huit sont morts.
Leïla, mère de famille voilée, condamne sans détours "cet Islam de violence qui n'est pas le nôtre". "Il ne faut pas jeter le soupçon sur tous les musulmans de France", implore-t-elle.
A Narbonne une marche a été organisée.
A Toulouse, où une foule dense se presse dans la salle de prière de la mosquée As Salam (un des noms d'Allah), un chapiteau a été dressé dans le jardin attenant.
"On nous pressait depuis janvier de parler. On a senti que nous n'avions plus le choix. Qu'il était temps de dire que nos valeurs sont compatibles avec la République, de dire qui nous sommes", explique Hassan Idmiloud, vice-président de l'Association des musulmans de Toulouse.