Le soutien des vétérinaires d'Occitanie face à la crise de coronavirus

L'Occitanie compte près de 2000 vétérinaires. Beaucoup ont répondu à l'appel du Ministère de la santé pour mettre à disposition du matériel et venir renforcer la réserve sanitaire. Olivier Véran vient d'autoriser les laboratoires d'analyses vétérinaires à faire des tests de dépistage du Covid-19.

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Jean-Marc Assemat fait partie des 639 vétérinaires d'Occitanie prêts à rejoindre la réserve sanitaire. Comme beaucoup de ses consoeurs et confrères, il participe à l'effort de solidarité nationale en mettant également à disposition du matériel médical de son cabinet. Pour l'heure, ni le matériel, ni les vétérinaires réservistes n'ont été mobilisés. Mais après avoir dit non, le Ministre de la Santé Olivier Véran vient de donner son feu vert pour que les laboratoires d'analyses vétérinaires puissent faire des tests de dépistage du Covid-19.

639 réservistes toujours en attente

Le 20 mars dernier, Jean-Marc Assemat a reçu un mail de l'Ordre des vétérinaires lui demandant s'il souhaitait  rejoindre la réserve sanitaire pour lutter contre la pandémie de coronavirus. La demande est nationale. "Je ne peux pas vous dire le nombre de candidats par département mais nous sommes 639 en Occitanie, 5 000 au niveau national." Jean-Marc Assémat est conseiller régional de l’ordre des vétérinaires d’Occitanie. Il est installé à Castres dans un cabinet de 8 vétérinaires dont 2 volontaires. Précisément sur les 639 il y a 445 vétérinaires, 68 étudiants et 26 retraités.

"L'ordre national des vétérinaires a transmis les noms à l’Agence Régionale de Santé. Je suis très étonné que l'on n'ait pas encore été appelés. Notre démarche est totalement bénévole et nous sommes prêts à aller prêter main forte dans une autre région" 

Oui mais alors pour quoi faire ? Même si en Farnce il y a 1 seule médecine et 1 seule santé, un vétérinaire ne peut pas faire d'acte médical sur un humain et un médecin ne peut pas faire d'acte vétérinaire sur un animal. Donc si l'Agence Régionale de Santé fait appel aux vétérinaires, ce sera sans doute pour un travail de second rang, par exemple la régulation téléphonique (les vétérinaires connaissant le langage médical et les pathologies) ou une aide à la logistique et pourquoi pas être brancardiers.

3 types de matériel à disposition

Le Ministère de la santé a également demandé aux vétérinaires de faire une check-list du matériel pouvant être mis à disposition. 300 structures d'Occitanie ont fourni cette liste, transmise à l'ARS. Il y a 3 types de matériel :
  • 50 respirateurs à destination des hôpitaux. Le matériel vétérinaire étant au départ du matériel conçu pour les humains, il sera très rapidement fonctionnel
  • 207 concentrateurs d'oxygène. Surtout à destination des EHPAD car on peut mettre un concentrateur dans une pièce pour aider les résidents à respirer
  • 46 monitoring pour établir des diagnostics
"Nous avons déjà donné des gants, des casaques, des masques... Egalement des tenues complètes fournies au moment de la grippe aviaire. Tout ceci a été donné aux hôpitaux et aux EHPAD". 

Les laboratoires attendent pour faire des tests de dépistage du Covid-19

Après avoir refusé, le Ministre de la Santé a donné son feu vert pour que les laboratoires vétérinaires participent aux tests de dépistage du Covid-19.
 

Les laboratoires d’analyse vétérinaires font tous les ans des analyses pour savoir si les cheptels ne sont pas contaminés par la fièvre aphteuse, brucellose, grippe aviaire, ou autre peste porcine… Selon l'Académie vétérinaire de France (AVF), "70% des maladies sont communes à l'homme et l'animal".
 

Chaque département possède son laboratoire d’analyses vétérinaires. Jean-Marc Assémat connaît bien celui d’Albi. « Il faut être clair : nous n’allons pas faire les prélèvements sanguins ni l’interprétation des résultats ; nous ne sommes pas des médecins et nous n’allons pas nous substituer à eux. Mais nos laboratoires peuvent faire des tests de sérologies pour rechercher des anti-corps humains. Nous avons des automates pour ça qui sont à disposition. Au moment du déconfinement, ces tests seront très utiles pour savoir qui a été infecté ou pas. C’est en fonction de ça que l’on pourra déconfiner ou pas. »


Dernier élément, l’État a autorisé la prescription de certains produits vétérinaires, notamment des anesthésiants dont les composants sont similaires à ceux des humains. « L’Agence Nationale du Médicament Vétérinaire va faire une liste de ces médicaments compatibles. Pour l’instant seuls deux produits vétérinaires à base de propofol sont autorisés pour des malades humains ».

Autant de solutions pour venir aider tous les soignants de premier rang en cas d'aggravation de la situation sanitaire. Jean-Marc Assemat et ses collègues vétérinaires d’Occitanie sont prêts.


 
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