Selon un communiqué de la Seita, les ventes de cigarettes ont bondi dans les zones frontalières avec nos voisins européens. Près de l'Espagne, côté français, tous les buralistes n'auront pas "profité" de la crise sanitaire de façon homogène, selon leur situation géographique.
Un an après le début de la crise sanitaire, la Seita Imperial Tobacco, acteur majeur du marché du tabac en France, chiffre l'impact du confinement sur la consommation de cigarettes. Si les buralistes des zones frontalières affichent de très bons résultats en 2020, il n'en est pas de même pour les commerçants des territoires plus éloignés des frontières.
"Trois semaines après la mise en place des nouvelles règles sanitaires dans les pays voisins de la France, Belgique, Allemagne et Espagne et en raison de la limitation des déplacements frontaliers, une forte hausse des ventes de cigarettes est constatée dans le réseau des buralistes limitrophes", assure en préambule le communiqué de la Seita.
Les deux périodes de confinement de l'année 2020, mars-mai et octobre-novembre, ont entraîné la fermeture totale ou partielle des frontières. Le réseau des buralistes a été de fait, particulièrement sollicité pour approvisionner les consommateurs.
+ 21,3 % de cigarettes vendues à la frontière avec l'Espagne
Ainsi les ventes de cigarettes, bondissent de 29,7% par rapport à février 2020, à la frontière avec l'Allemagne. Les ventes ont aussi beaucoup augmenté à la frontière avec l'Espagne. Elles affichent + 21,3%, toujours par rapport à l'année précédente. À titre de comparaison, sur l'ensemble du territoire national, les ventes augmentent de 2,9%, précise le rapport du cigarettier.
D'autres paramètres géographiques ont également influencé leur chiffre d'affaires, selon que le bureau de tabac se situe tout proche de la frontière ou un peu plus éloigné, en centre ville ou en périphérie urbaine.
De Perpignan à Toulouse, des résultats disparates
Danielle Prim est buraliste au centre-ville de Perpignan. Durant la première quinzaine du confinement en mars 2020 ses ventes ont été multipliées par 2,5.
Début avril les rayons étaient vides, les gens étaient prêts à acheter n'importe quoi pourvu que ça se fume.
"En 2020 nous avons dû sortir des sommes énormes pour renouveler notre stock et fournir des garanties à notre banque. Sur ce dernier point, les grands bureaux de tabac ont été plus avantagés que les petites structures. Depuis le premier confinement, nous n'avons plus connu cette situation. Les gros fumeurs vont au Perthus pour leurs achats et les ventes se sont à nouveau lissées. Durant cet épisode de confinement nous avons aussi mesuré tout l'argent que l'on perdait", constate Danielle Prim avec effarement.
Pour Pascal Herrada, buraliste dans un quartier très commerçant situé à deux pas de la place du Capitole à Toulouse, le confinement a été une période catastrophique.
Tous les commerces alentours étaient fermés, on a servi à travers la grille.
Ce commerçant a subi de plein fouet la fermeture brutale des magasins dits non essentiels à proximité de son tabac-presse. Son activité a chuté tout aussi brutalement : -15% par rapport à l'année précédente.
De 2.300 passages quotidiens avant la crise, il accueille aujourd'hui à peine 1.500 clients par jour. Une perte de fréquentation de 40%, difficile à récupérer malgré les adaptations dans l'offre de services et les réaménagements des horaires d'ouverture.
Le bond de la contrefaçon
Le cigarettier publie une évolution par région de la vente de cigarettes de contefaçon pendant le confinement.
La région Occitanie n'est pas épargnée par ce commerce illégal, puisqu'elle enregistre au second trimestre 2020 une évolution de 333,30% par rapport à la même période en 2019.
"La contrefaçon augmente dès le 4ème trimestre 2019, avec le passage du prix moyen d’un paquet de cigarettes à 9,60€. (...) À la sortie du 1er confinement, plus d’1 cigarette sur 10 consommées par les fumeurs français était de la contrefaçon".
Contrefaçon de #cigarettes : "la situation était malheureusement prévisible. [...] Quand les consommateurs trouvent le prix trop élevé, ils cherchent une alternative, qui n’est pas forcément la bonne. " https://t.co/9IIGLUe9zv
— Seita_Officiel (@Seita_Officiel) December 4, 2020