MÉTÉO. Un an après le coup de gel d'avril 2021, les arboriculteurs peuvent-ils être sereins ?

En avril 2021, un épisode de gel succédant à un pic de douceur avait causé des dégâts considérables dans les vergers tarn-et-garonnais, anéantissant la quasi totalité de la production de fruits. Un an plus tard, les arboriculteurs se montrent prudents. Les aléas climatiques du printemps peuvent encore les surprendre.

En avril 2021 dans le Tarn-et-Garonne, premier producteur français de pommes et de prunes, 70 à 100% des cultures ont été détruites par le gel. Une calamité pour les arboriculteurs dont une majeure partie des vergers a été touchée. Pour certains, toute la récolte de prunes est perdue et 80% de la production d’abricots et de pêches anéantie. 

Maurice Andral est producteur de prunes et de pommes à Moissac (82). Ce 8 avril 2021, il a perdu 95 % de sa production de prunes en une nuit. Ses 16 hectares qui produisent habituellement 700 tonnes de Reine-Claude ont subi les effets dévastateurs du gel. La récolte a été bien maigre, seulement 100 tonnes de fruits ont pu être commercialisés. Une catastrophe pour cette exploitation employant 15 salariés.

Comme chaque printemps, cette année encore Maurice Andral n'est pas tranquille, tous les jours il scrute le ciel. "On n'est pas à l'abri, on ne sait pas ce que nous réserve la météo. Maintenant nous avons une météo fiable à 5 jours, mais on se pose toujours la question de savoir si on ne va pas connaître un second 8 avril." 

Les viticulteurs et les arboriculteurs demandent alors des mesures d’urgence et d’accompagnement pour faire face au manque de trésorerie.

"On a été surpris, admet Maurice Andral. L'Etat nous a accordé une avance de trésorerie dès le mois de juin et en septembre, une indemnisation pour catastrophes naturelles a couvert en totalité nos pertes d'exploitation. Des aides qui nous ont empêchés de déposer le bilan ou de réemprunter à la banque, précise le producteur. Cela a sauvé les exploitations".

Le coût de la protection contre le gel

En juillet 2021, l'Etat a également favoriser l'investissement grâce à la mise en place d'aides aux aléas climatiques à hauteur de 40% au lieu de 25% habituellement. 

Bon nombre d'exploitants, comme Maurice Andral se sont équipés de tours à vent, sortes d'éoliennes qui captent l'air chaud en hauteur pour l'amener au sol.  "J'ai commandé 2 tours à vents pour une valeur de 100.000 euros. Il m'en faudrait 3 pour couvrir mes 16 hectares, mais même avec une subvention c'est un gros investissement. J'achèterai la 3ème l'an prochain". 

La livraison de ces équipements est pour l'heure compromise. Les commandes sont bloquées dans des containers dans un port. "On croise les doigts pour cette saison, car les tours à vents ne vont pas arriver avant mai ou juin"

Pour ce producteur la prudence est de rigueur. Il a investi dans l'achat de 1.000 bougies pour protéger ses arbres au cas où les éoliennes n'arriveraient pas à temps.

"Il m'en faut 400 à l'hectare, à 12 euros le pot. J'aurai investi 2 fois, déclare Maurice Andral, une fois pour mes éoliennes et une autre pour les bougies". 

Si les températures de la semaine prochaine ne descendent pas en dessous de 1° le matin, les pruniers déjà en fleurs ne risquent rien. 

Mais depuis hier, il a commencé à étendre ses filets de protection contre la grêle. L'installation lui fera gagner un degré en cas de chute des températures.

Risque de gel dans les prochains jours

La chaleur anormale de cette fin mars et les encore probables épisodes de gelées tardives ne sont pas sans rappeler le scénario de l'an dernier. Un an après le coup de froid d'avril 2021, la conjonction de ces deux épisodes peut toujours se produire. Des variations de températures, catastrophiques pour la végétation en bourgeons, sont suivies de près par les prévisionnistes de Météo France. 

Selon l'agence, en météorologie les scénarios à J+7 demeurent incertains. Plusieurs scénarios sont possibles et il faut confronter les modèles ainsi que les sources. Les amplitudes thermiques ne sont pas faciles à mettre en évidence, nous rappelle Météo France.

Sur les réseaux sociaux, les passionnés de météorologie publient des prévisions plus pessimistes. 

L'an dernier, entre le 31 mars et le 7 avril, les températures moyennes en France ont fluctué entre 15,64° et 5,06°. Une amplitude d'une dizaine de degrés qui a dévasté les vergers, comme dans le Tarn-et-Garonne. 

Difficile, ce vendredi 25 mars, de prévoir une alerte au froid générée par une grande amplitude thermique de plus de 10°. Les prévisions pour le week-end du 2 avril seront plus précises dès lundi ou mardi de la semaine prochaine.

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