Eau qui s'infiltre, cloques au plafond et murs moisis : "scandale sanitaire" dans des logements sociaux, le maire veut boycotter le bailleur

Des infiltrations d'eau, des moisissures et des peintures au plafond qui partent en lambeaux. Un maire du Tarn-et-Garonne alerte sur l'état de logements totalement insalubres sur sa commune de Moissac. Le maire de la commune dénonce un scandale sanitaire.

Les photos et les vidéos démontrent une situation particulièrement catastrophique pour des habitants de Moissac, dans le Tarn-et-Garonne. Et c'est le maire de la commune, Romain Lopez qui dénonce l'état de logements particulièrement insalubres. L'élu du Rassemblement National a découvert ce qu'il qualifie de "scandale sanitaire", samedi 27 avril 2024, lors d'un épisode pluvieux.

Une dizaine d'habitants doivent être évacués en raison de fuites d'eau fragilisant la structure d'un immeuble. Puis, les pompiers sont alertés pour un deuxième immeuble où les conditions de vie s'avèrent déplorables depuis près d'un an. Les deux immeubles sont gérés par le bailleur, Promologis.

Infiltrations d'eau et moisissures

"Tout l'hiver, des retraités, un sénior handicapé, une famille avec enfants, ont dû subir infiltrations d'eau, humidité", écrit Romain Lopez dans un message posté sur ses réseaux sociaux. Et le maire de Moissac accompagne son message d'une série de photos et de vidéos particulièrement choquantes. Alertés par les pompiers et les habitants, Romain Lopez visite trois appartements d'un immeuble situé sur l'avenue Jean Jaurès. 

Il y a ces pans de mur noircis par les moisissures sur des dizaines de centimètres, sous un plafond dont la peinture cloque. Dans une autre pièce, murs et plafond paraissent totalement imbibés d'eau. Et sur les vidéos prises à l'intérieur, une scène qui se répète : partout des seaux, bassines et casseroles pour récupérer l'eau. Poc, poc, poc, font les gouttes qui tombent constamment du plafond.

Des travaux attendus depuis près d'un an

La toiture de l'immeuble a été endommagée lors d'intempéries en juin 2023. Huit des vingt logements ont alors été sinistrés aux deux derniers étages, nous indique Promologis. "Les quatre locataires du dernier étage, les plus touchés, ont été relogés." En revanche, quatre locataires du 3ᵉ étage ont refusé les propositions de relogement, précise le bailleur social. "Les logements ne présentant pas de danger d’habitabilité, Promologis a respecté le souhait de ses locataires de demeurer dans leur logement jusqu’aux travaux de remise en état."

Des pièces de vie ont été condamnées compte tenu des risques d'infiltration, une remise accordée sur le montant des loyers, et deux poses de bâche ont été réalisées en juin 2023 et janvier 2024, dans l'attente de pouvoir démarrer les travaux qui viennent d'être lancés.

Lors d’une visite en décembre 2023, les services de l’hygiène et de la salubrité de la Ville de Moissac ont constaté que le sinistre était pris en charge et n’ont pas conclu à la nécessité d’un arrêté de mise en sécurité ou d’insalubrité.

Promologis

L'orage et les fortes pluies de ce samedi 27 avril ont provoqué de nouvelles infiltrations d'eau, "affectant principalement les pièces inoccupées", reconnaît le bailleur social qui a procédé ce lundi à la pose d'une nouvelle bâche sur le toit de l'immeuble.

Concernant l'autre résidence impactée, rue du Pont, un arrêté de mise en sécurité a été pris et cinq locataires ont été relogés. Une pose d'étais a été effectuée sur le dernier palier et un bureau de contrôle devrait se rendre sur place ce mardi avant de décider de l'éventuel retour des habitants.

Boycott

Mais Romain Lopez, lui, n'en démord pas. La situation que le maire RN de Moissac semble avoir découvert ce week-end est, selon lui, inacceptable. Depuis onze mois, "dans ces appartements vivent des familles avec des enfants en bas âge, des retraités, un homme invalide à 80%", fait-il encore remarquer.

Un bailleur social doit être exempt de tout reproche.

Romain Lopez, maire RN de Moissac

Affirmant ne pouvoir prendre d'arrêté de péril faute de dégâts structurels, le maire a alerté la préfecture. Et va saisir l'ARS via le pôle départemental de lutte contre l'habitat indigne afin d'obtenir une interdiction d'habitation par arrêté préfectoral.

Romain Lopez va encore plus loin. "La première entreprise sociale pour l'habitat d'Occitanie", Promologis est en effet partenaire des collectivités locales pour des projets de construction et d'aménagement. Mais "vu la négligence, je ne travaille plus avec eux", nous affirme le maire alors que l'achat de terrains et la construction d'une nouvelle résidence sont en projet.

Gestionnaire de logements sociaux, Promologis est basé sur plus de 200 communes d'Occitanie.

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