Le personnel de l’Ehpad des 3 Lacs à Monclar-de-Quercy est en grève. Ils sont une soixantaine de salariés à réclamer la démission du directeur de la maison de retraite, qu’ils accusent de harcèlement.
« Directeur dégage ». C’est via ces banderoles on ne peut plus claires que la soixantaine de salariés de l’Ehpad de Monclar-de-Quercy, dans le Tarn-et-Garonne, exprime sa colère. Un personnel en grève, uni face à son directeur. Le 3 juin dernier, il était mis à pied par le conseil d’administration, le temps d’une enquête pour des faits de harcèlement.
"Salopes" et "menteuses"
« Il est méprisant, il parle mal aux salariés, parfois même aux résidents », s’insurge Patricia Ducasse, déléguée du personnel, qui travaille à l’Ehpad depuis 14 ans. Elle poursuit : « On a eu droit à "salopes" et "menteuses" ». Le personnel lui reproche notamment d’avoir détourné l’usage des caméras de sécurité, pour espionner les salariés en permanence, leur téléphonant chaque fois que quelque chose ne lui convenait pas. Le principal intéressé, interrogé par France 3 au mois de mai, parlait d'une "tempête dans un verre d'eau".
Les familles soutiennent le personnel
Depuis la mise à pied du directeur le 3 juin, la situation du personnel s’est quelque peu améliorée : « Maintenant on a une fontaine à eau, même un aspirateur, assure Zorh, salariée de la maison de retraite. Rendez-vous compte, on n’avait même pas d’aspirateur ! »
Les grévistes réclament désormais le renvoi pur et simple du directeur de la structure. Une situation à laquelle vient s’ajouter la nomination du père de ce dernier comme directeur par intérim, par le conseil d’administration.
Certains proches des résidents de l’Ehpad se sont joints au mouvement : « Je suis à fond avec le personnel, martèle Gérard Garcia, mari d’une résidente. C’est honteux de voir un directeur ne pas s’occuper du bien-être des résidents ».
Malgré la grève, une partie du personnel a été réquisitionné pour assurer le fonctionnement de l’établissement.
Après une audience qui s'est tenue en septembre 2021, l'ancien directeur de l'Ehpad a été condamné par le tribunal correctionnel de Montauban, à 12 mois de prison avec sursis et 5 000 € d’amende, selon nos confrères de la Dépêche du Midi. Ce délibéré a été rendu le 9 novembre 2021.