Dans le Tarn-et-Garonne, le personnel d'un Ehpad dénonce des faits de harcèlement

Des salariés d'un Ehpad de Monclar-de-Quercy, dans le Tarn-et-Garonne, dénoncent des faits de harcèlement de la part de leur directeur. Lequel répond point par point.

Le courrier a été envoyé à quelques médias. Et surtout à toutes les instances potentiellement concernées : ARS, inspection du travail, CNIL, etc. Ainsi qu'à plusieurs organisations syndicales.

En date du 28 mai, ce mail, sobrement signé "Le personnel de la Résidence des 3 Lacs", fait état de faits de harcèlement au sein de l'établissement, une structure associative qui accueille 59 résidents, à Monclar-de-Quercy, dans le Tarn-et-Garonne. Sont mentionnés des "insultes, discrédits, chantage, violation du droit à l'image avec publications Facebook ...".

Contactés par France 3 Occitanie, des salariés expliquent que les 35 caméras installées dans l'établissement pour la sécurité servent, selon eux, à les surveiller. Le directeur en ferait usage depuis son domicile, appelant les salariés personnellement quand il constate un manquement, comme le non-respect des mesures de distanciation sociale, pendant les pauses notamment. "Il n'a pas le droit de nous surveiller. Il souffre d'une pathologie donc depuis la crise sanitaire, il ne vient qu'une fois par semaine. Le reste du temps, il nous espionne et nous appelle ensuite pour nous dire, allez voir untel et untel, qui fument dehors et sont trop près les uns des autres. Et mardi, il y a eu une altercation, des insultes, il a traité certaines collègues de salopes et de menteuses", nous explique cette salariée qui préfère garder l'anonymat.

Joint par téléphone vendredi 29 mai, le directeur mis en cause nous dit ne pas être informé de ce courrier et parle d'une tentative de déstabilisation, d'une "volonté de nuire". "Le contexte est particulier, mais cela s'est plutôt bien passé pendant le confinement. Nous n'avons pas eu de décès. Mais c'est vrai que j'ai donné des directives très claires, nous n'avons pas le droit à l'erreur. Même pendant les pauses, il faut respecter la distanciation", explique-t-il.

Le directeur de la structure réfute en revanche les insultes mentionnées, préférant évoquer un échange un peu vif. "Je ne suis pas contre mes salariés et je parle un langage châtié. C'est une tempête dans un verre d'eau, on ne détruit pas une réputation comme ça. Il y a peut-être eu des mots dépassant la pensée mais aujourd'hui, le climat est apaisé. D'ailleurs, je suppose que leur courrier ne mentionne pas le fait que je leur ai versé une prime le mois dernier, sans attendre les recommandations". 

Sollicitée par les salariés, l'union départementale CGT parle de "faits qui, s'ils sont avérés, sont intolérables et graves". "Les caméras, c'est pour la sécurité des malades, pas pour la surveillance des salariés. C'est un comportement inadmissible", estime Christophe Couderc, secrétaire départemental de la CGT 82 qui dit étudier les recours possibles. Et précise que ce n'est pas la première fois qu'un conflit voit le jour dans l'établissement. Le médecin-coordinateur de l'établissement a d'ailleurs présenté sa démission ce mois de mai.

Contactée, l'ARS (agence régionale de santé) nous a fait savoir que le sujet relevant des compétences de l'inspection du travail, "nos équipes ont saisi ce service, dès réception de ce signalement, en coordination avec les services de la Dirrecte [direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi, NDLR]". 

Ce mercredi 03 juin le conseil d'administration de l'Ehpad a pris une mesure conservatoire à l'encontre du directeur. Ce dernier a été mis à pied.  
 
 

Après une audience qui s'est tenue en septembre 2021, l'ancien directeur de l'Ehpad a été condamné par le tribunal correctionnel de Montauban, à 12 mois de prison avec sursis et 5 000 € d’amende, selon nos confrères de la Dépêche du Midi. Ce délibéré a été rendu le 9 novembre 2021.

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