Menée pendant 6 mois auprès de plus de 1000 personnes et leurs familles, dans deux villages de la périphérie de Montauban, cette étude de FNE s'est centrée sur l'arboriculture, utilisatrice importante de produits phytosanitaires.
Les pathologies considérées comme pouvant être causées par la présence de ces produits ont été réparties en 4 groupes :
- cancers
- hémopathies malignes
- pathologies neurologiques
- et pathologies endocriniennes
Les cancers émergent en milieu rural
Si l'on met à part les cancers colorectaux, de la prostate, du sein et des poumons, dont la fréquence reste proche de la moyenne nationale, la surprise vient des "cancers émergents" : tumeur cérébrale, cutanée, de la thyroïde, du rein, des ovaires et surtout les cancers des ganglions (lymphome) et du sang (leucémie et myélome).Toutes ces maladies sont habituellement beaucoup moins vues en milieu semi-rural qu'urbain.Les pathologies neurologiques frappent aux deux âges extrêmes de la vie : troubles autistiques et comportementaux chez les enfants, maladies de Parkinson et surtout d'Alzheimer chez les personnes âgées.
Enfin les pathologies endocriniennes sont dominées par les cancers de la thyroïde et surtout par des dysfonctionnements thyroïdiens (hypothyroïdie, nodules bénins) ainsi que des pubertés précoces.

L'utilisation des pesticides à proximité des habitations a provoqué débat et manifestations ces derniers mois.
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© MaxPPP
Au total l’incidence des différentes pathologies s’établit à 31,8 % :
- cancers 14,5%
- maladies du sang 2,7%
- maladies neurologiques 4,4%
- pathologies endocriniennes 8 %
- et autres 2.2%
- selon la durée de l’exposition (moins de 25 ans et plus de 25 ans)
- et selon la proximité des vergers (moins de 200 mètres et plus de 200 mètres)

Les arbres fruitiers sont de gros consommateurs de produits phytosanitaires.
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© MaxPPP
Il ne faut pas oublier également de rapprocher les effets néfastes des produits phytosanitaires avec l’exposition à la pollution atmosphérique, l’utilisation des antibiotiques (vétérinaires notamment) et d'autres nombreux facteurs (alimentation, stress…).
Mesures préventives préconisées par l'étude
- Mieux évaluer la toxicité des produits phytosanitaires.
- Mieux réglementer et contrôler leurs usages en favorisant, a priori, les moins impactants.
- Réviser les conditions d’autorisation de mise sur le marché (AMM).
- Encadrer pour mieux former les utilisateurs.
- Combattre l’habitat linéaire et dispersé.
- Prévenir les riverains, population que l'on peut désormais considérer comme très fragilisée.