Créés en 1883, les biscuits Poult appartiennent au patrimoine industriel de Montauban. Rachetés par un fond de pension, des suppressions de postes et la fermeture de magasins d'usine ont été annoncées. Ce jeudi 16 septembre, les salariés organisaient une journée d'action. Une première.
Depuis 138 ans, l'usine Poult produit des biscuits sur le site de Montauban. En 2020, un fonds d'investissement a racheté le site industriel qui héberge, outre les chaînes de fabrication, un magasin d'usine et le siège social du groupe. Le nouveau propriétaire a décidé d'un plan social, provoquant, pour la première fois, la mobilisation des salariés de la biscuiterie.
Journée d'action à Montauban
Les salariés ont mené, ce jeudi 16 septembre, une journée d'action afin de s'opposer au plan social. 30 postes doivent être supprimés sur l'ensemble du groupe. Des magasins d'usine, permettant de vendre directement la production aux consommateurs, sont également menacés de fermeture.
Sur le site d'Aire-sur-Adour, dans les Landes, la foudre est déjà tombée : fermeture du site et 46 emplois supprimés. Les salariés montalbanais ont cessé le travail pour manifester leur soutien à leurs collègues. Mais il s'inquiétent également pour le sort de leur outil de travail.
Les syndicats estiment que la situation économique de l'entreprise ne justifie pas le plan social lancé par la direction. Selon eux, la seule explication est purement financière. Il s'agit uniquement de donner des dividendes aux actionnaires.
Premier conflit social dans une usine "modèle"
C'est le premier conflit social dans l'usine centenaire de Montauban. Pendant dix ans, Poult a expérimenté une formule originale de gouvernance, connue sous le nom d'entreprise libérée. De 2006 à 2016, les salariés, dont beaucoup sont encore dans le groupe, ont librement géré leur organisation du travail.
Le souvenir de cette expérience, encore très présent dans les esprits, rend encore plus difficile à accepter les décisions de l'actuel propriétaire.