Soupçons de détournement de fonds et de travail illégal : spectaculaires perquisitions de sites Emmaüs par les gendarmes

Les gendarmes du Tarn-et-Garonne ont perquisitionné les quatre sites de l’association Emmaüs du département, le 4 juin. En cause : des pratiques de bénévolat douteuses. Une enquête préliminaire avait été ouverte au mois de mars, par le procureur de la République de Montauban.

C'est à 14 heures, mardi 4 juin, que 70 gendarmes du Tarn-et-Garonne bouclent l'accès au public des quatre sites Emmaüs du département. Accompagnés des agents de la brigade de lutte contre le travail illégal et la fraude de l’Urssaf Midi-Pyrénées, ils mènent l'opération à Castelsarrasin, Montauban, Grisolles et La Ville-Dieu-du-Temple. 

Les enquêteurs de la brigade de recherches (BR) de Castelsarrasin perquisitionnent les bureaux, un par un. Ils tentent de mettre la main sur des documents comptables et contrats de travail. "Divers documents ont été saisis et plusieurs personnes ont été contrôlées en situation de travail" et des "vérifications se poursuivent afin de préciser la situation administrative et sociale des individus contrôlés", indique le procureur de Montauban dans un communiqué.

Mais que se passe-t-il à Emmaüs ?

Détournement de fonds et travail illégal

Sur la demande du procureur de la République de Montauban, Bruno Sauvage, une enquête préliminaire a été ouverte, en mars 2024, à la suite de révélations du média StreetPress, au sujet des pratiques de Emmaüs 82. Les éléments recueillis permettent, selon le parquet, de suspecter que des individus hébergés par Emmaüs Tarn-et-Garonne au titre de l'hébergement d'urgence, "seraient employés par l'association sans que ces activités ne soient déclarées aux organismes sociaux"

Christian Calmejane, directeur d'Emmaüs Tarn-et-Garonne, avait été jugé et relaxé, avec son adjoint, en novembre 2023, au Tribunal de Montauban. Ils étaient soupçonnés d'avoir participé au trou dans la trésorerie de l'association estimé à 57 000 euros. Une ancienne membre du conseil d’administration de l’association, devenue lanceuse d’alerte, avait également révélé le travail de sans-papiers, pour une rémunération dérisoire. Le 17 janvier 2024, le procureur avait fait appel de la décision du tribunal.

Me Isabelle Schoenacker-Rossi, avocate du directeur général d'Emmaüs 82, Christian Calmejane, n'a pas souhaité faire de commentaire sur les perquisitions, précisant que son client était en arrêt maladie "depuis plusieurs mois", précise l'AFP. Elle a cependant rappelé que les informations données par l'ancienne membre du conseil d'administration, avant d'être évoquées par StreetPress, avaient déjà été communiquées au parquet, ainsi qu'à plusieurs services d'enquête, sans conséquences à l'époque.

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