Le centre de distribution des Restos du cœur de Nîmes dans le quartier du Chemin bas d'Avignon est tout près d'un point de deal. Conséquences : les bénéficiaires n'osent plus venir et il manque des bénévoles. Le président tire la sonnette d'alarme.
Au milieu des barres d'immeubles : l'antenne des Restos du cœur du chemin bas d'Avignon. C'est ici que Carole, une habitante du quartier qui vit ici depuis dix ans vient chaque mardi s'approvisionner. Le local se trouve à côté d'un point de deal. Des fusillades éclatent ici plusieurs fois par semaine entre trafiquants de drogue. Carole vient ici la peur au ventre.
"Ce n'est pas très rassurant car c'est une guerre entre eux".
Il suffirait qu'une personne passe au milieu et se prenne une balle. On n'est pas à l'abri.
Carole, bénéficiaire Restos du coeur au Chemin bas d'Avignon, NîmesFrance 3 Pays gardois
"On n'est pas concernés par leur conflit mais on est là au milieu malgré tout", soupire la dame interrogée par France 3 Occitanie.
Centre déserté par les bénéficiaires
Les bénéficiaires désertent peu à peu le centre de distribution. 500 familles étaient inscrites en début d'année. Elles sont 100 de moins aujourd'hui.
La situation s'est tendue depuis février dernier lorsqu'un homme a été abattu à 100 mètres du local de l’association devant son fils de huit ans.
Les bénéficiaires comme les bénévoles supportent de moins en moins la situation.
"À n'importe quel moment, il peut y avoir une balle perdue, tout le monde pense à la même chose, ajoute Patrica, bénévole depuis sept ans aux Restos du cœur.
On a même dit que s'il y avait encore des tirs, on ferait valoir notre droit de retrait.
PatriciaBénévole aux Restos du coeur, Chemin bas d'Avignon
Un nouveau local
Le responsable départemental du centre réclame un nouveau local à la mairie dans un secteur plus serein éloigné du point de deal. Et une présence policière également au moment des distributions.
"Nous avons bien conscience que ce n'est pas forcément simple à trouver mais j'ai le sentiment de jeter une bouteille à la mer sans jamais avoir de réponses. C'est frustrant et déstabilisant.
Notre souhait, c'est de ne pas abandonner le quartier et de continuer à venir soutenir les familles qui viennent aux Restos du cœur.
Alain BourdereauResponsable départemental des Restos du Coeur pour le Gard
Il existe trois centres de distribution des Restos du cœur dans l'agglomération Nimoîse. L'an dernier, 1 753 115 repas ont été distribués à 12 728 personnes du département. L'antenne du Chemin bas d'Avignon est la seule à avoir perdu des bénéficiaires.
Écrit avec Dalila Iberrakene.