Des tirs d'arme à feu ont retenti, jeudi 8 février en milieu d'après-midi, dans le quartier du Chemin-Bas d'Avignon à Nîmes. Une crèche et une école élémentaire du quartier ont été confinées. Vendredi, les enseignants de l'école ont exercé leur droit de retrait.
L'intégralité des enseignants de l'école élémentaire Jean-Zay, à Nîmes (Gard), ont exercé leur droit de retrait, ce vendredi 9 février 2024, au lendemain du tir de plusieurs coups de feu à proximité de leur établissement, dans le quartier du Chemin-Bas d'Avignon. L'école était donc fermée ce vendredi.
Jeudi, en milieu d'après-midi, les tirs ont perturbé la vie du quartier, amenant l'école Jean-Zay et la crèche de la Mosaïque voisine à se confiner pendant moins d'une heure. Aucune victime n'est à déplorer. "On a rentré les enfants à l'intérieur et on a fermé l'accès à notre jardin", témoigne une employée de la crèche.
Une enquête pour violence avec arme a été ouverte et confiée à la police judiciaire, a informé vendredi le procureur de Nîmes. Les tireurs sont toujours en fuite.
Des enfants "à portée de vue" des tireurs
Jérémie Bonnin, professeur d'une classe de CM1-CM2 à l'école Jean-Zay, déplore "une série d'incidents qui traduisent, une fois de plus, la violence dans le quartier, tout proche de l'école". "Quatre collègues de CP revenaient d'une sortie scolaire et se sont retrouvées dans la rue au moment des tirs (...), et on n'était pas à l'abri d'une balle perdue", raconte-t-il. "Des enfants étaient dans la rue, à portée de vue des tireurs", complète Nathalie E., sa collègue enseignante de CE2.
Deux agents de police ont assuré la sécurité à l'heure de la sortie de l'école, jeudi à 16h30, mais étaient partis lors de la sortie des élèves en étude, une heure plus tard. Les professeurs déplorent aussi l'absence des forces de l'ordre lors de l'ouverture des grilles de l'établissement, ce vendredi matin.
Ce droit de retrait est notre seule manière d'exprimer cette insécurité qu'on vit.
Jérémie Bonnin, professeur à l'école Jean-Zayà France 3 Occitanie
Jérémie Bonnin dénonce "la réaction finalement assez peu importante de la police et des institutions". "On s'est dit qu'ils ne comprennent pas ce qu'on est en train de vivre, qu'il va falloir qu'on signale ça d'une certaine manière, et ce droit de retrait est notre seule manière d'exprimer cette insécurité qu'on vit", abonde l'enseignant. "On craint maintenant des échanges violents pendant la journée, alors que nous sommes avec les enfants", complète-t-il.
La direction des services départementaux de l'Éducation nationale a indiqué qu'elle ne reconnait pas le droit de retrait des enseignants, considérant que les conditions pour l’accepter ne sont pas réunies.
Des renforts de forces de l'ordre annoncés
Le procureur de Nîmes a fait part de trois victimes collatérales à la fusillade, à savoir "un occupant d’appartement situé à proximité dont la porte-fenêtre a été touchée par un tir, une personne au volant de son véhicule avec ses enfants et un véhicule stationné à proximité mais non occupé".
La préfecture du Gard a annoncé ce vendredi 9 février l'arrivée de renforts des forces de l'ordre dans le quartier du Chemin-Bas d'Avignon.
Selon les premiers éléments de l'enquête, rapportés par France Bleu, les tirs provenaient d'une voiture à bord de laquelle se trouvaient deux individus. Une quinzaine de douilles ont été retrouvées sur place, mais les tireurs n'ont pas été interpelés. Midi Libre informe cependant que leur voiture a été retrouvée ce vendredi par la police municipale près du chemin de la Calmette, à Nîmes.
Le quartier du Chemin-Bas d'Avignon est connu pour abriter du trafic de drogue. En octobre et novembre dernier, une série d'arrestations y a eu lieu pour trafic d'armes et de stupéfiants.