Depuis le 5 mai dernier, des familles de migrants ocupent illégalement la maison du peuple de Montauban. Menacées d'expulsion par la justice à la demande de la mairie, elles sont accueillies par l'évêque de la paroisse.
Ce jeudi matin, les 30 demandeurs d'asile hébergés à la Maison du peuple de Montauban ont quitté les lieux, anticipant la menace d'expulsion qui doit être rendue vendredi 17 mai. La mairie a en effet saisi la justice et déposé un référé au tribunal administratif pour "occupation sans droit ni titre" de sa propriété.
Les familles sont accueillies par l'évêque de la paroisse et mises à l'abri dans la chapelle de Notre Dame de la Paix de Montauban.
Pour André Greber, membre de RESF (Réseau Education Sans Frontière), "les services de l'état ont failli à leur devoir d'héberger les demandeurs d'asile.
Ils ont expulsé, vilipendé et jeté ces migrants au lieu de les soutenir".
Joint par téléphone, il se dit "écoeuré, déçu mais aussi révolté par l'attitude inhumaine de la municipalité".
Le départ anticipé de la Maison du peuple était nécessaire "par respect pour les familles et pour ne pas qu'elles subissent la violence d'une expulsion".
Depuis leur arrivée à Montauban en décembre 2018, la situation des familles, issues essentiellement d'Europe de l'Est, est difficile.
Leur hébergement en abris de nuit s'est terminé fin avril et depuis le 5 mai elles occupent illégalement la maison du peuple.
Le refuge en urgence dans la chapelle reste une solution provisoire.
Même si 2 familles déjà ont été placées en Cada (Centre d'accueil pour demandeurs d'asile) à Montauban et à Rodez et 4 autres ont trouvé refuge chez l'habitant, il resterait encore 50 personnes, dont 15 enfants, à héberger sur le Tarn-et-Garonne.
Les militants de RESF accompagnés des familles demandeurs d'asile, se rassembleront devant la mairie pour interpeller la maire, Brigitte Barèges et les élus lors du conseil municipal lundi prochain.