Le 30 avril dernier, des familles de demandeurs d'asile ont été expulsées de leur abri par la préfecture suite à la levée de la trêve hivernale. Certaines d'entre elles occupent illégalement une salle municipale. L'association Réseau éducation sans frontières demande une solution viable.
Épuisés, inquiets, plusieurs dizaines de demandeurs d'asile n'en peuvent plus de la situation d'insécurité à laquelle ils sont confrontés. Depuis le 30 avril dernier, ils ont été expulsés d'un local désaffecté qu'ils occupaient à Montauban après la fin de la trêve hivernale. Seules 3 familles ont été prises en charge par l'État.
Solutions d'urgence
Pour le reste des sans-abris, il a fallu trouver des solutions d'urgence. Plusieurs bénévoles de l'association Réseau éducation sans frontières (RESF) ont accueilli des familles chez eux. Mais ça n'a pas été suffisant. Ils ont aussi essayé de les loger à l'hôtel, mais suite aux 2000 euros de dépenses, impossible de continuer.Alors l'association a fini par investir illégalement une salle municipale, la Maison du Peuple, le 5 mai dernier. Une solution qui reste temporaire : "La volonté que nous avons, ce n'est pas de rester ici et d'occuper ce lieu ad vitam eternam. Au contraire, dès qu'une solution sera trouvée pour la majorité de ces familles, nous quitteront les lieux." explique Guillaume Mangenot, porte-parole de RESF.
"Je voudrais devenir docteur"
Ces demandeurs d'asile venant d'Albanie, de Géorgie et d'Arménie ont été expulsés par la préfecture. Des femmes et des enfants scolarisés se retrouvent sans toit au dessus de leur tête. C'est le cas de Ketevan Rukhadze, 15 ans. Originaire de Géorgie, elle est arrivée il y a presque un an en France. Elle est scolarisée en 4e et veut s'en sortir :Pour moi, l'important c'est de dormir et d'étudier car je voudrais devenir docteur. Etudier c'est très important pour moi.
Séparée de sa famille pour dormir, elle vit difficilement sa situation mais s'accroche. Pour Guillaume Mangenot, il est urgent de satisfaire les besoins vitaux de ces demandeurs d'asile :
Manger, dormir. C'est le besoin que ces familles expriment. L'épuisement se fait ressentir.
Procédure d'expulsion
Du côté des autorités, ni la préfecture, ni la mairie n'ont souhaité communiquer sur ce sujet. Mais cette dernière a engagé une procédure d'expulsion le vendredi 10 mai contre ces "occupants, qui sans droit ni titre, se sont installés sans autorisation dans le bâtiment de la Maison du Peuple". Elle précise aussi que les locaux ne sont pas adaptés puisque non pourvus de sanitaires, ce qui pourrait poser des questions d'hygiène et de salubrité.
Une audience a été fixée au 17 mai. En attendant, les membre de RESF continuent de lutter pour que les demandeurs d'asile soient relogés.