Affaire Amandine Estrabaud devant les assises du Tarn : 30 ans de prison requis contre Guerric Jehanno

Cinquième et dernier jour du procès de Guerric Jehanno poursuivi pour l'enlèvement, la séquestration, le viol et le meurtre d'Amandine Estrabaud devant les assises du Tarn à Albi. L'avocat général a requis 30 ans de réclusion criminelle contre lui. Il n'a pas retenu la préméditation.

Pour l'avocat général, "le cercle s'est progressivement resserré autour de Guerric Jehanno. Il est le seul pour lequel tout concorde". Au cinquième et dernier jour de celui qui comparaît devant les assises du Tarn, à Albi, pour l'enlèvement, la séquestration, le viol et le meurtre d'Amandine Estrabaud, disparue en 2013 à Roquecourbe, Bernard Lavigne a requis une peine de 30 ans de réclusion criminelle contre lui, sans retenir la préméditation.

"La liberté de la preuve"

"Peut-on juger quelqu'un pour meurtre alors qu'on n'a pas retrouvé de corps ? Et quand on n'a pas d'élément matériel, comme on l'a entendu ?" interroge l'avocat général en préambule avant de rappeler aux jurés "la liberté de la preuve" inscrite dans le droit français.
"C'est à vous de considérer ce qui est recevable ou pas, c'est à vous de décider si tous les éléments qui ont été évoqués au cours de ce procès le sont pour vous."

Pour lui, ça ne fait pas de doute : Guerric Jehanno est bien coupable des faits qui lui sont reprochés. Bernard Lavigne s'est attaché à refaire le fil de l'enquête, il a rappelé aux jurés, ce qui est incontestable, tout ce qui concourt à conduire Guerric Jehanno devant eux. 

"Ce qui n'est pas contestable", c'est la trajet d'Amandine Estrabaud ce 18 juin 2013, quand elle rentre à pied de son travail à Castres et fait en partie du stop vers son domicile de Roquecourbe. Ce qui est sûr, dit-il, c'est qu'elle n'a pas disparu volontairement ni par accident. Seule la piste de l'enlèvement est possible
Ce qui est sûr enfin, c'est que Guerric Jehanno travaille sur un chantier à Roquecourbe ce jour-là et que personne ne peut prouver qu'il ne s'en est pas absenté. Il connaissait Amandine, il correspond physiquement à la description faite par la voisine de la jeune femme, et il avait la possibilité de conduire le fourgon blanc de son entreprise.

Des confessions répétées

Ce qui incrimine Jehanno surtout pour l'avocat général, ce sont "ses confessions répétées". "Que ce soit avant sa garde à vue et jusqu'à longtemps après sa détention, Guerric Jehanno s'est confié à de nombreuses personnes : sa mère, ses amis, ses co-détenus."
Certes, dit l'avocat général, les anciens co-détenus de Guerric Jehanno ont donné des versions parfois un peu différentes, avec des détails différents "mais dans les faits, c'est toujours la même chose. Dans les faits, Amandine Estrabaud a été enlevée, violée et tuée."

Pas de préméditation

Pour lui, le scenario le plus probable, c'est que Guerric Jehanno a rencontré par hasard Amandine Estrabaud ce jour-là et l'a prise en stop dans son fourgon blanc. Ensuite, un geste déplacé de sa part conduira à une première scène de violence à l'arrière de la maison avant qu'il la contraigne à monter dans son véhicule. Il s'arrêtera un peu plus loin, la violera à l'arrière de son fourgon et quand elle le menacera de parler, il lui donnera la mort. Il laissera son corps sur place, retournera sur son chantier et reviendra l'enterrer le soir.

Pour ces faits, l'avocat général estime qu'il n'y a pas de préméditation, "c'est une opportunité" dit-il qui a conduit Guerric Jehanno à prendre Amandine en stop ce jour-là.
Il a demandé aux jurés de le reconnaître coupable de tous les faits qui lui sont reprochés et a requis une peine de 30 ans de réclusion criminelle.
 
 
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