Ce mardi 13 novembre, presque deux ans jour pour jour après la disparition de Delphine Jubillar, une reconstitution se déroule à Cagnac-les-Mines dans le Tarn. Son mari, Cédric Jubillar principal suspect dans cette affaire, est la cible de toutes les attentions. Une reconstitution sous haute surveillance à l’abri des regards et des caméras.
Les voitures de la gendarmerie tournent dans la commune de Cagnac-les-Mines depuis le début de la matinée et dès 10H00 du matin, le stationnement dans le quartier pavillonnaire du village abritant la maison du couple, était interdit à la circulation.
A 17h00 le quartier est bouclé. Une centaine de gendarmes est mobilisée pour cette sécuriser cette reconstitution et éloigner les journalistes. A l'intérieur du périmètre, les habitants sont priés de rester chez eux. Un drone des forces de l'ordre survole la zone.
Vers la fin de la procédure
La reconstitution doit démarrer à 20h00. Elle pourrait durer une bonne partie de la nuit. Elle constitue un des derniers actes majeurs dans la procédure d'enquête. Les magistrats en charge de l'instruction du dossier, les avocats, les témoins et Cédric Jubillar sont attendus sur les lieux. C'est d'ailleurs la première fois que le suspect principal revient à son domicile, 1 an et demi après son incarcération.
Pendant cette reconstitution qui va se dérouler deux ans quasiment jour pour jour après les faits, les enquêteurs entendent retracer la soirée du 15 au 16 décembre 2020 au cours de laquelle Delphine Jubillar, mère de deux enfants, a disparu du domicile du couple.
La vérité ce soir ?
Mardi soir, Cédric Jubillar devra "reproduire les gestes qui ont été les siens tels qu'il les a décrits depuis le premier jour", avance Me Alary, assurant que son client "n'a rien à cacher". "Si d'autres gestes doivent être reproduits, ils seront mimés par "un plastron », c'est-à-dire un mannequin ou une tierce personne", explique-t-il.
Les parties civiles représentées par leurs avocats espèrent "qu'il se passe quelque chose et que l'affaire se débloque", selon Me Mourad Battikh, avocat de proches de Delphine Jubillar.
"Elles attendent que la vérité émerge" et "que Cédric explique ce qu'il s’est passé et qu'on sache où est le corps" afin d'entamer un processus de deuil, a-t-il ajouté.
Une disparition et un suspect
Cédric Jubillar, peintre-plaquiste aujourd'hui âgé de 35 ans, a été mis en examen en juin 2021 pour "homicide volontaire par conjoint" et écroué en isolement à la prison de Seysses, près de Toulouse.
Son épouse Delphine lui avait annoncé sa volonté de divorcer et le "contexte de séparation (était) très conflictuel", selon Dominique Alzéari, procureur de Toulouse à l’époque. D'après ce magistrat, Cédric Jubillar savait que sa femme avait un "amant" et il pouvait parfois se montrer "brutal et agressif". De surcroît, deux voisines ont déclaré avoir entendu "des cris stridents de détresse" vers 23H00 le 15 décembre et le fils du couple, six ans à l'époque, a dit avoir entendu ses parents se disputer ce même soir. Cédric Jubillar réfute ces affirmations. Selon lui, sa femme serait sortie de la maison vers 23H00 pour promener leurs deux chiens, vêtue d'une doudoune blanche et avec son téléphone portable. Réveillé vers 04H00 par les pleurs de leur fille, il a alerté les gendarmes après avoir constaté l'absence de son épouse.
Deux ans plus tard, et à l'approche de la fin de l'instruction, Delphine Jubillar et son téléphone restent introuvables, malgré d'importantes recherches.