Albi : l'université Champollion sous la "pression" du groupuscule d'ultra-droite "Patria Albigès"

Un incident a opposé des syndicalistes étudiants sur le campus de l'Université Champollion avec, en toile de fond, le groupuscule, Patria Albigès. La direction de l'établissement dénonce une mise sous pression entretenue par des activistes d'ultra droite.

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Les faits remontent au 9 février dernier. Des syndicalistes étudiants de la CGT se sont opposés à une opération de tractage menée par trois militants de l'UNI.

Une confrontation sur fond d'élection universitaire

L'Union nationale inter-universitaire (UNI) est classée à droite et certains de ses membres ont soutenu la candidature d'Eric Zemmour lors de la présidentielle de 2022. Ce sont les premiers pas de ce mouvement sur le campus albigeois. Et ils sont attendu de pied ferme par la CGT étudiants.

En avril prochain, des élections universitaires vont se dérouler. L'arrivée d'un nouveau syndicat va animer la compétition "électorale" et les relations sont déjà tendues avec l'opposant "naturel" de l'UNI : la CGT étudiant.

Une des premières actions de l'UNI à Champollion à savoir une distribution de tracts déclenche une réaction immédiate des syndicalistes de gauche.

Des camarades et des étudiants nous préviennent que 3 personnes de l'UNI distribuent des tracts. On fait une équipe pour aller les voir et leur montrer que ça nous ne plaisait pas.

Antonin Vaïsse - CGT Etudiant

Les militants de la CGT étudiant se portent au "contact" des militants de l'UNI. Et, toujours selon le témoignage d'un syndicaliste, l'incident se termine par une fuite vers la bibliothéque universitaire. 

Ils se sont sentis menacés. Ils sont rentrés tous les 3 (ndlr militants de l'UNI) dans la bibliothéque universitaire.

Antonin Vaïsse - CGT Etudiant

L'incident se solde par quelques invectives et aurait pu en rester là. Mais, selon la CGT Etudiant, un militant de l'UNI décide d'appeler en "renfort" des activistes de Patria Albigès, un groupuscule identitaire. 

Une connexion entre l'Uni et le groupuscule Patria Albigès ?

La CGT Etudiant dénonce le fait que " l'UNI a fait rentrer Patria Albiges dans la fac". 

Contacté par France 3 Occitanie, l'UNI reconnait que l'un de ses militants a bien appelé un de ses amis. Responsable du syndicat sur Toulouse, Martin Fouillet parle d'une "action dans la panique".  "La première chose à faire était d'appeler la police, c'était du bon sens mais voilà" ajoute le jeune syndicaliste.

En revanche, le responsable de l'UNI déclare qu'il n'y a "jamais eu d'action commune" avec le groupuscule identitaire albigeois. Selon Martin Fouillet, le syndicat étudiant et Patria Albigès ne "sont pas compatibles", leur "fibre militante n'est pas du tout la même".  

Visiblement cela n'empêche pas l'existence de relations "amicales" entre membres de l'UNI et militants du groupuscule identitaire. Et cela n'est pas sans conséquence. Le fait que Patria Albigès intervienne à Champollion fait encore monter la pression.

Patria : un "micro" groupuscule et une pression qui monte

Patria Albigès bénéficie d'une notoriété inversement proportionnelle à sa force de frappe. Deux députés ont demandé la dissolution du groupuscule. Un front anti-fasciste s'est constitué pour lutter contre son influence.

Mais, selon nos informations, les activistes sont bien moins d'une dizaine. Ils  peuvent même se compter sur les doigts d'une main. Et, en dehors d'un membre "aguerri" et  proche du milieu militaire, il s'agit de jeunes. Patria est en relation avec des groupuscules toulousains, plus entrainés au coup de poing et aux actions violentes.

D'ailleurs, lors de la manifestation nationale sur les retraites, organisée à Albi, les autorités craignaient des troubles entre syndicat étudiants de gauche et l'ultra droite. Mais des "renforts" toulousains - une 20 aine d'individus - ont été "pistés" dès leur arrivée dans la cité albigeoise. Les locaux, à savoir Patria, n'était pas en capacité de troubler le déroulement de la journée.

Cela étant, pour la direction de Champollion, Patria "fait monter la pression". 

Patria nuit à l'établissement parce qu'ils installent un climat qui n'est pas bon.

Farenc Christelle

Directrice de l'Université Champollion

Christelle Farenc pointe notamment des opérations de tractages aux abords de l'Université. La direction de Champollion prévient. Elle n'hésitera pas à mener des actions en justice si nécessaire. 

A noter que, jusqu'à présent, malgré au moins une action violence pouvant impliquer Patria, aucun dépôt de plainte ne vise le groupuscule. Cette absence de '"judiciarisation" offre une certaine impunité aux activistes mais aussi leur permet d'avancer "masquer" et "anonymement". 

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