Ce jeudi 30 mars, cinq militants dont trois membres de syndicats suspectés de dégradations ont été placés en garde à vue au commissariat d'Albi. Leurs organisations syndicales FSU, CGT, Confédération paysanne et Solidaires se mobilisent pour dénoncer des arrestations jugées arbitraires.
Mathieu Moles co-secrétaire de la FSU 81 ne décolère pas. Il appris ce jeudi 30 mars 2023 l'arrestation de deux militants de son syndicat dont Bastien Alberty, co- secrétaire de la FSU SNUIPP 81.
"Sa compagne nous a prévenus de son arrestation. Vers 6 h ce matin 6 à 8 policiers sont arrivés à leur domicile pour arrêter notre camarade devant femme et enfants. Ce sont les poseurs de bombes qu'on arrête comme ça pas les responsables syndicaux ! S'il avait été tout simplement convoqué au commissariat il s'y serait rendu".
"Criminaliser l'action syndicale"
Pour Mathieu Moles, ces méthodes relèvent de "l'intimidation et de la répression de l'engagement syndical". Dans un communiqué, les syndicats n'hésitent pas à parler de "rafle".
"C'est une vraie politique sécuritaire qui se développe dans le Tarn et partout en France en ce moment. On cherche à criminaliser l'action syndicale. Nous, responsables syndicaux, cherchons toujours à apaiser les choses lors des rassemblements."
Bastien Alberty a été interpellé comme deux autres militants de Solidaires et un autre de la Confédération paysanne. " On leur reproche un feu de poubelle aux portes de la préfecture le soir du passage en force du 49.3. C'est en tout cas ce qui a été dit à notre camarade. C'est faux il n'a jamais allumé de feu ! C'est un responsable syndical!"
Des méthodes choquantes
Cette fin de matinée, un rassemblement s'est tenu devant le commissariat d'Albi dans le cadre d'un appel intersyndical. La CGT, qui a sa connaissance n'a eu aucun militant interpellé ce matin, est pleinement solidaire.
"Nous avons rédigé un tract et appelé à un rassemblement dans l'urgence. A cette heure-ci nous savons que quatre personnes ont été arrêtées. Mais il y a en a peut-être plus ou il y en aura plus dans la journée. La méthode est choquante. On exige leur libération rapide !", s'indigne Lionel Romanet membre du collectif de direction de la CGT 81.
Sollicité, le parquet d'Albi a confirmé cinq gardes à vue qu'il justifie par l'exploitation des caméras de vidéosurveillance. L'un d'entre eux aurait reconnu les faits selon le parquet. Ces cinq personnes, âgées de 23 à 67 ans seront jugées en comparutions immédiates vendredi 31 mars pour des faits de dégradations de bien public en réunion et de dégradations par incendie pour deux d'entre eux . Selon nos informations, un rassemblement est à nouveau appelé devant le tribunal à 13h.
Les faits reprochés remontent au 16 mars et à la soirée qui avait suivi l'utilisation du 49.3 dans le cadre de la réforme des retraites.
Le feu avait été mis à un tas de poubelles entassées devant les grilles de la préfecture. Des faits condamnés très fermement par le préfet du Tarn.