Avec l'épidémie de coronavirus, les vétérinaires soignent des chats atteints de drôles de pathologies : coma éthylique, brûlures, intoxications. Le résultat de la désinfection de ces animaux par leurs propriétaires contre le coronavirus. "Dangereux et inutile" dénoncent des vétérinaires du Tarn.
"Depuis le début de semaine, nous avons hospitalisé trois chats pour des brûlures aux lèvres à la langue. Ce sont des blessures assez inhabituelle. Nous n'en n'avons jamais eu autant" constate Héloïse Lejeune.
Il y aussi la multiplication des brûlures sur les pattes des chiens. Lorsqu'elle questionne les propriétaires, la réponse est à chaque fois la même : un peu honteuse. "Je ne sais pas ce qui a pu provoquer cela" répètent ils tous, fautifs.
Pour la vétérinaire installée à Rabastens (Tarn), c'est pourtant une évidence : ce sont les conséquences de produits utilisés pour "désinfecter" ces animaux d'une éventuelle contamination au coronavirus.
Lécher la javel sur le sol
"J'ai un confrère qui a reçu un chat passé au gel hydroalcoolique. L'animal a été intoxiqué et il n'a pas survécu, déplore la spécialiste. De mon côté, j'ai une dame qui nettoie son logement au moins deux fois par jours avec des produits très corrosifs. Il devait y avoir de la javel. Le chat n'a pas résisté à lécher le sol. Cela lui a brûlé la langue..."Pour répondre à ces dérives, Héloïse Lejeune a publié ce message d'alerte sur la page Facebook de son cabinet :
Une nécessité face à la multiplication des fausses informations sur le sujet comme celle rapportant qu'un chat aurait été déclaré positif au coronavirus.
Pourtant, les services départementaux de l'Etat sont formels : "A ce jour aucune preuve ne permet de constater le rôle des animaux de compagnie ou des animaux domestiques dans la transmission du virus, la contamination des denrées alimentaires à partir d'un animal a été exclue également."
Les animaux ne sont pas des vecteurs
Beaucoup de propriétaires de chats craignent ainsi que le virus passe de voisin en voisin lorsque leur animal de compagnie part en vadrouille."D'autres personnes sont inquiètes car ils ont un chien et des personnes le caresse derrière le grillage. Ils ont peur d'être contaminés de cette façon. Il ne faut pas s'affoler, constate la vétérinaire. On peut par exemple nettoyer les pattes de son chien après l'avoir sorti mais uniquement avec un gant de toilette, de l'eau et du savon. Dans le même temps, tout le monde ne se déchausse pas en rentrant chez soi... Tout cela n'est qu'une question de juste milieu."
Sans parler du fait d'habiter en ville ou à la campagne : "En ville, on peut entendre que ce soit une préoccupation. En revanche, à la campagne, comme du côté de Rabastens, la question ne se pose pas."
Au-delà des blessures, une autre inquiétude pointe : celle de la hausse des abandons. La situation deviendrait catastrophique dans une période où les refuges de la SPA n'enregistrent plus aucune adoption en raison du confinement.