La finale interacadémique du concours d'éloquence organisée par la Fondation Groupe Dépêche s'est tenue à Albi au grand théâtre des Cordeliers. Les 15 candidats avaient moins de 5 minutes pour convaincre.
"Le trac, cela viendra avec le talent, disait Louis Jouvet. Donc si vous l'avez, c'est bon signe," prévient avec bienveillance Thierry Carrère, ancien bâtonnier et à l'origine du concours il y a 16 ans. "L'important, c'est d'être convaincu, vous allez buter sur des mots, ce n'est pas grave," rassure également le bâtonnier du barreau de Toulouse Caroline Marty-Daubibertières, la présidente du jury.
Le Concours régional d’éloquence s’adresse aux élèves de seconde des lycées d’enseignement général et technique et aux élèves de seconde et première des lycées d’enseignement professionnel.
Organisé à l'initiative de la fondation du groupe Dépêche, en partenariat avec le Conseil Régional d’Occitanie et les Rectorats de Toulouse et Montpellier, il est un exercice de prise de parole en public, d’argumentation et de civisme.
15 candidats
Pour les 15 candidats finalistes (9 jeunes femmes et 6 garçons), c'est le grand jour, l'heure du grand oral face à un public chauffé à blanc : leurs professeurs et les élèves de leur classe, 400 personnes en tout dans cette magnifique salle du Grand théâtre de la Scène nationale d'Albi.
Thème imposé cette année : les libertés essentielles. "C'est un sujet d'actualité. Il est en effet important pour notre jeunesse de comprendre que les droits fondamentaux sont les fondements de notre société démocratique et de l'Etat de droit," explique Marie-France Marchand-Baylet, présidente de la Fondation Dépêche.
Au pupitre, les candidats disposent de cinq minutes pour s'exprimer. Très souvent sans note, avec le geste et l'intention. Une bonne plaidoirie, c'est aussi convaincre. Adam Gorinet-Kacini, du lycée professionnel Eugène Montel de Colomiers (Haute-Garonne) a su séduire le jury.
J'ai beaucoup répété chez moi, devant mon miroir, travailler la gestuelle, trouver le bon ton ...
Adam Gorinet-Kacini, vainqueur du concours d'éloquence
Sur son bateau Liberté où les cabines se nomment "Liberté d’apprendre, de se déplacer, de sortir..." il a imaginé un voyage invitant à la réflexion. "J'ai beaucoup répété chez moi, devant mon miroir, travailler la gestuelle, trouver le bon ton pour chaque partie de phrase et surtout me mettre dans la peau d'un personnage. Là, ce n'est pas le vrai Adam qui parlait, c'est quelqu'un qui représentait des personnes pour parler de la liberté pour créer un monde meilleur où la liberté serait un droit pour tout le monde."
"Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j'apprends," disait Nelson Mandela. Tous les candidats ont beaucoup appris. "Nous sommes très chanceux en France," affirme Adam.