La mère d'Amine et son compagnon avaient été placés en garde à vue pour "violences habituelles ayant entraîné la mort". Ils ont été ce soir mis en examen pour "homicide sur mineur âgé de moins de 15 ans" et incarcérés.
Deux des trois personnes placées en garde à vue à la gendarmerie de Gaillac depuis mardi 24 janvier à 8h30 ont été transférées ce matin au pôle criminel de Toulouse. Il s'agit d'Elisa D.,la mère du bébé d'un an décédé le 17 janvier, et du compagnon de celle-ci, Mickael T. . Le jeune couple ( ils sont respectivement âgés de 20 et 24 ans) a été présenté vers 10 heures à un juge d'instruction qui doit leur signifier leur mise en examen. Une commission rogatoire sera délivrée pour permettre aux enquêteurs de faire la lumière sur les circonstances qui ont conduit à ce drame. Les deux principaux mis en cause n'ont pas donné de versions claires et concordantes ni sur les faits, ni même sur leurs emplois du temps lors des jours qui ont précédé la mort du petit Amine
Mauvais traitements infligés depuis plusieurs mois
Les gendarmes de Gaillac ont interpellés mardi 24 janvier au matin la jeune maman, son compagnon ainsi que le grand-père maternel qui résidait avec le couple. Soit une semaine après la mort du bébé constatée le 17 janvier vers 5 heures du matin par une équipe du Samu d'Albi. Entretemps, les médecins légistes ont exclu l'hypothèse d'une mort accidentelle. Un hématome sous-dural, des traces récentes sur la peau et des fractures plus anciennes prouveraient la récurrence des mauvais traitements infligés à l'enfant depuis plusieurs mois. La responsabilité du grand père maternel dans les sévices subis par l'enfant est pour l'instant écartée. Il a été remis en liberté a l’issue de sa garde à vue et sera convoqué ultérieurement par un juge d’instruction pour être lui aussi mis en examen pour non-dénonciation de crime et non-assistance à mineur en danger.
Quelques semaines après sa naissance, Amine avait fait l'objet d'un signalement aux services sociaux du département. Il avait été soustrait à la garde de sa jeune mère et confié à sa grand-mère maternelle. Une mesure temporaire puisque, depuis septembre 2016, le bébé était revenu dans l'appartement de sa mère, rue des frères Delga à Gaillac. Que s'est-il passé pendant les 4 mois qui ont précédé la mort de l'enfant ? C'est ce qu'essaient aujourd'hui de comprendre les enquêteurs.
Le père biologique de l'enfant, Eric C., compagnon "officiel" de la mère d'Amine, réside dans un autre village du Tarn. Il voyait peu cet enfant qu'il n'a pas reconnu et ignorait que la jeune mère partageait son appartement avec un autre homme.