Disparition dans le Tarn de Delphine Jubillar : ouverture d'une information judiciaire pour enlèvement

Plus de 1000 personnes participent aux recherches à Cagnac-Les-Mines (Tarn) afin de retrouver Delphine Aussaguel (épouse Jubillar) disparue mystérieusement dans la nuit du 15 décembre 2020. Le procureur de Toulouse a ouvert dans l'après-midi une information judiciaire pour enlèvement.

La décision était attendue. Le procureur de Toulouse prononce ce mercredi 23 décembre, l'ouverture d'une information judiciaire pour "arrestation, enlèvement, détention ou séquestration" suite à la disparition de Delphine Jubillar depuis plus de 7 jours. En raison de la "complexité" de ce dossier, cette enquête a été confiée à deux magistrats instructeurs.

Dans la matinée, plus de 1000 personnes sont venus participer aux recherches à Cagnac-Les-Mines afin de retrouver l'infirmière tarnaise. La jeune femme de 33 ans a disparu mystérieusement dans la nuit du 15 décembre 2020 de son domicile, laissant son mari et ses deux enfants de 18 mois et 6 ans.

Des recherches, sans espoir

Gaëlle habite Viane, un petit village du sud du département : "Je suis là parce que j'ai des enfants du même âge que ceux de la personne disparue, explique-t-elle. "Je me sens totalement concernée". "A la veille des fêtes c'est important de pouvoir être solidaire et d'aider cette famille" assure Hugo qui habite près de Lacaune (Tarn). Mais Gaëlle ne se fait pas d'illusions sur l'issue de ces recherches "Je pense qu'elle est morte".

 Au total, sur le stade de rugby du village, 15 groupes sont constitués pour autant de secteurs à ratisser sur cette commune de 2500 habitants. Les consignes des gendarmes qui encadrent la battue sont strictes : " Si vous voyez un vêtement, un objet ou autre chose, vous vous arrêtez tout de suite. Vous ne touchez à rien et vous appelez".

Un zone de recherche difficile

Les recherches s'annoncent difficiles "C'est un terrain très vallonné que nous connaissons bien, témoigne Didier Bonnafous, vice-président de la fédération de chasse du Tarn. "Ce sont des terrains de chasse où il y a beaucoup de cachettes".

Une fois sur place, les participants se positionnent tous les quinze mètres. Près du château d'eau du village, la végétation composée essentiellement de fourrés et de ronces est particulièrement dense. "On doit vraiment rentrer là-dedans ? " interroge l'un d'eux. "Oui, vous allez tout droit !" lui répond un gendarme. "Delphine ne serait jamais passée par là" commente un jeune homme à proximité. 

En fin de matinée, plusieurs objets ont été trouvés : un téléphone, des chaussettes et un couteau, envoyés pour analyses. Des éléments à prendre avec la plus "grande prudence" selon les gendarmes sur place. "Tout ce qui a été trouvé a été saisi et placé sous scellé et les examiner prends du temps" a indiqué le lieutenant-colonel Thierry Blondel, numéro 2 des gendarmes du Tarn.

Le spectre de l'affaire Jonathan Daval

Jean-Louis At connait ces zones escarpées comme sa poche. Il est le chef de battue de la société de chasse du coin. "Elle peut être partout mais pour moi elle n'est pas là, assène-t-il. Le meurtrier ne l'aurait pas déposée dans le coin". Meurtrier. Le mot est lâché. Toutes les personnes présentes ont cette hypothèse en tête. "C'est un Daval bis", rétorque un homme à côté. "Apparemment, ils se disputaient beaucoup son mari et elle".

Des rumeurs alimentées par les déclarations dans la presse du mari de Delphine Aussaguel reconnaissant que le couple était en instance de divorce. Cédric Jubillar est présent ce matin mais a refusé cette fois-ci de s'exprimer. 

Des affirmations sans un élément de preuves. Les enquêteurs n'ayant rien révélé de l'avancée de leurs recherches. Hier encore, le procureur d'Albi affirmait que toutes les éventualités "étaient ouvertes".

Des précautions également prises par le procureur de Toulouse lors de l'annonce de l'ouverture de l'information judiciaire, ce mercredi après-midi : "les recherches et investigations ayant mobilisé en continu des moyens considérables, ne discriminant aucune piste ou hypothèse à ce stade". Désormais, les enquêteurs auront tous les moyens judicaires en leur possession afin d'avancer dans cette affaire.

 

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