Maire depuis 20 ans de la commune du Séquestre (Tarn), Gérard Poujade vient de réaliser un documentaire. Un choix pris après le taux d'abstention record lors des dernières élections départementales avec une question : pourquoi les citoyens ne vont-ils plus voter ?
"Maire depuis 20 ans. Je vois les taux de participation s’effilocher. C’est la vie en commune. Je suis allé à la rencontre de dix habitants pour parler de quatre thèmes d’actualité." Dès le début de son documentaire, Gérard Poujade plante le décors.
L'élu du Séquestre est allé à la rencontre de dix citoyens de cette commune de 2000 habitants du Tarn . Avec son téléphone portable, il est allé les questionner sur la crise du Covid, le changement climatique, la mondialisation et leur perception des élections.
Des électeurs écartés par les politiques, les entreprises, les médias ?
Des sujets qui pèsent sur le quotidien de chacun, mais dont les électeurs ne "croient pas vraiment qu’un élu ou un responsable puisse faire quelque chose", analyse le documentariste d'un jour.
Chacun y exprime son opinion. L'un évoque "les pandémies qui ont toujours existé" mais dont "l’échelle a changé". L'autre "ces voitures électriques que l'on nous pousse à acheter", mais sans se questionner sur le devenir des batteries qui sont "également une pollution".
Au fil des échanges, le postulat de départ de Gérard Poujade s'est inversé. "Au début je croyais que les électeurs n’allaient pas voter car ils voulaient se passer des élus. Mais je me suis rendu compte que c'était plus le contraire. Ce sont les élus, les grosses entreprises, les médias qui ont envie de se débarrasser des électeurs."
Projeté dans tout le Sud-Ouest
Un décalage qui a permis à une certaine indifférence de prendre de plus en plus de place. A l'issue de ce travail, le maire du Séquestre en arrive à la conclusion suivante : "le problème est que les politiques apportent des réponses simples à des questions de plus en plus compliquées. Procéder de la sorte aggrave la situation. Car au final, on ment aux électeurs."
Programmé dans une dizaine de salles du Sud-Ouest, "La vie en commune, la vie en commun" sera projeté mardi 18 janvier à 20h30, mercredi 19 à 14h30 et samedi 22 à 18h15 à l'Athanor d'Albi. Gaillac, Carmaux, St-Sulpice, Limoux, Bayonne, Biarritz et peut-être Toulouse, courant février, pourraient projeter le film de l'élu tarnais.