Le laboratoire pharmaceutique français Pierre Fabre, basé dans le Tarn, a annoncé les négociations de la vente de son centre de recherche en Haute-Savoie au groupe indien Jubilant Pharmova. Cette décision stratégique, qui vise à recentrer les activités de recherche du groupe près de son siège tarnais, soulève des questions sur l'avenir de la recherche pharmaceutique française face à la montée en puissance des acteurs asiatiques dans le secteur.
Le groupe pharmaceutique français Pierre Fabre, basé dans le Tarn, a annoncé lundi 19 août, son intention de vendre son site de recherche situé à Saint-Julien-en-Genevois, en Haute-Savoie, au groupe indien Jubilant Pharmova.
Cette décision marque un tournant stratégique pour l'entreprise française, qui souhaite recentrer ses efforts sur d'autres projets d'anticancéreux. Dans un communiqué, Pierre Fabre précise qu'il engage des négociations exclusives avec Jubilant Biosys Limited, la filiale de Jubilant Pharmova.
Recherche contre le cancer
Ce site, qui emploie une trentaine de personnes, est dédié à la recherche dans le domaine des médicaments biologiques et des anticorps de synthèse, uniquement pour le traitement du cancer.
Ces discussions de vente s'inscrivent dans un contexte où Pierre Fabre cherche à rassembler ses équipes de recherche près de son centre de recherche sur le campus de l'Oncopôle à Toulouse, afin de mieux coordonner ses activités et recentrer sur les thérapies ciblées "qui ne sont pas un domaine d'expertise du site de Saint-Julien".
Jubilant Biosys, de son côté, est un acteur reconnu dans le secteur des organisations de recherche sous contrat (CRO), collaborant avec de nombreux laboratoires pharmaceutiques pour divers projets de recherche.
Dépendance croissante de l'industrie française
Bien que le montant de la transaction n'ait pas été divulgué, elle inclut la reprise du site, des 35 employés, ainsi que des équipements et des projets de recherche en cours.
Pierre Fabre conservera une participation minoritaire dans le site pendant cinq ans, assurant ainsi une continuité dans les projets en développement.
Cette annonce intervient alors que des inquiétudes persistent concernant la dépendance croissante de l'industrie pharmaceutique française vis-à-vis d'acteurs étrangers, notamment indiens et chinois. Parallèlement, le géant des génériques Biogaran, appartenant aux laboratoires Servier, pourrait également être vendu, avec plusieurs groupes indiens en lice pour son acquisition.