INTERVIEW. Visite en Israël d'une délégation d'élus français : "le Hamas doit être éradiqué" selon Bernard Carayon (LR)

Le maire de Lavaur (Tarn) Bernard Carayon revient d'un séjour de 3 jours en Israël. Avec une vingtaine d'élus, ils étaient invités par plusieurs associations juives françaises, dont le CRIF à se rendre notamment au kibboutz de Nir Oz où ont eu lieu les massacres du Hamas. Nous lui avons posé des questions sur ce séjour.

La démarche peut surprendre : pourquoi se rendre aussi rapidement sur les lieux d'un crime de guerre alors que les médias ont montré les images des massacres proférés par le Hamas le 7 octobre dernier ? Pourquoi des députés comme Jérôme Guedj ou des maires sont allés là-bas alors que la diffusion d'une vidéo d'une quarantaine de minutes à l'Assemblée Nationale réalisée par l'armée israélienne a fait polémique ? Le maire Les Républicains de Lavaur (Tarn) Bernard Carayon faisait partie de cette délégation. Il répond à nos questions.

France 3 Occitanie : Dans quel cadre vous  là-bas? 

Bernard Carayon (BC) : Nous avons passé 3 jours en Israël à l'invitation de plusieurs associations juives françaises dont le CRIJ (Conseil Représentatif des Institutions Juives de France). Nous étions une vingtaine d'élus de droite ou de gauche comme le député Jerôme Guedj, le maire d'Elancourt Jean-Michel Fourgous mais aussi des représentants d'associations féministes. J'étais membre d'une association d'élus amis d'Israël et l'un des membres du CRIF m'a proposé de venir. Nous nous sommes rendus au sud de la bande de Gaza et au nord, précisément au kibboutz de Nir Oz où ont eu lieu les massacres du Hamas le 7 octobre.

France 3 Occitanie : Qu'avez-vous ressenti en étant sur place où vous étiez escortés par le colonel Olivier Rafowicz (porte-parole de Tsahal) ?

BC : Il nous a fait rentrer dans chacune des maisons en s'appuyant sur un guide qui avait survécu. Il avait les larmes aux yeux en nous racontant ces dizaines de corps de femmes allongés, des jeunes enfants de 8-10 ans, des grands-mères, des femmes à moitié dénudées, violées, parfois mutilées et exécutées à l’issue du viol par des tirs dans le vagin. C'est l'illustration d’une barbarie sans limites. Je n'ai pas vu ou entendu beaucoup de déclarations des grandes associations féministes. Idem du côté des ONG, même à l'ONU où la cause palestinienne est partagée par les 2/3 des membres, les mêmes qui se sont abstenus pour condamner la Russie lors de l'invasion de l'Ukraine. L'ONU n'est pas objectif, l'État d’Israël fait l’objet d’une contestation existentielle.

France 3 Occitanie : C'est la première fois que vous vous rendiez là-bas ?

BC : J'y suis allé une dizaine de fois. J’essaie d’être un ami objectif. Je suis catholique, chrétien et Israël est une terre de chrétiens. Je ne suis pas un partisan de la guerre. Quand je vois que 62% des Français seulement sont favorables à l'éradication du Hamas, ça signifie qu'un tiers y est hostile. Il faudra que les puissances mondiales s’entendent pour créer un État palestinien. Mais la guerre continuera tant qu'on n'aura pas éradiqué le Hamas. Le Hamas est venu avec des habitants de Gaza qui leur ont servi de guide pour piller, massacrer à Nir Oz. Tout a été filmé. Les nazis avaient tout dissimulé de leurs horreurs lors de la conférence de Wannsee. Eux, ils filment tout. On ne peut pas comprendre la rage froide des Israéliens. On a auditionné des membres de ces kibboutz, tous étaient des amis des Palestiniens, plutôt d'extrême gauche.

France 3 Occitanie : Qu'allez-vous faire maintenant que vous êtes rentrés ?

Nous avons passé de longues soirées de rencontre avec des familles d’otages. Ils sont vent debout contre le désintérêt des associations féministes occidentales. D'avoir été là-bas nous permet de témoigner. Avec ces élus, on va constituer un noyau d’information pour faire de la pédagogie. Si un tiers de la population française ne considère pas que le Hamas doit être éradiqué, c'est un problème. Je vais faire venir demain vendredi à Castres Madame Bergeaud-Blacker, une chercheuse du CNRS qui a fait l'étude la plus complète sur les réseaux des frères musulmans. Il faut lutter contre l’indifférence et souhaiter que l’on évite ce scénario de l’horreur.

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