Trois Français, tous mineurs, ont été libérés lundi soir par le Hamas, dans le cadre de l'accord de trêve conclu entre Israël et le mouvement islamiste. Parmi eux Erez et Sahar Kalderon. Les petits cousins de Béatrice à Toulouse. Elle nous confie sa joie et son émotion.
C'est un moment qu'elle n'est pas près d'oublier. Béatrice attend cet instant depuis le 7 octobre, date des attaques du Hamas sur Israël. Ce jour où elle a appris la disparition de ses petits-cousins dans le Kibboutz de Nir Oz, voisin de la bande de Gaza. Libération confirmée par l'Elysée.
Three of our young compatriots are free tonight. We remain fully committed to ensure the release of all the hostages. https://t.co/hMTdaVwbe0
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 27, 2023
Alors retrouver les deux enfants sur l'écran de sa télévision, enfin libres, la bouleverse : "Il y a une joie immense de revoir ces gamins sortir de l'enfer qu'ils ont dû vivre", confie Béatrice. "Il y a quelque chose à la fois de très humain et très inhumain à les retrouver entre les mains de gens armés, cagoulé avec toute cette propagande autour. On parle de trêve mais cette guerre psychologique que mène le Hamas avec l'échange des otages est une guerre terrible".
52 jours de captivité
Erez Kalderon, un garçon âgé de 12 ans, et sa sœur Sahar Kalderon âgée de 16 ans, ont été enlevés avec leur père Ofer. Leur mère Hadas a pu échapper au pire. Les deux enfants ont la double nationalité française et israélienne. Ils ont passé 52 jours aux mains du Hamas.
"On n'ose même pas imaginer ce qu'ils ont vécu pendant ces jours de captivité", raconte Béatrice."Sans compter qu'ils ont aussi connu l'apocalypse avant d'être enlevés. Alors on se dit que les soustraire simplement de ces monstres et leur permettre de retrouver leur mère et leur famille, c'est important car ils vont avoir besoin de beaucoup d'amour pour traverser ce qui leur reste à traverser".
Pas de nouvelles du père
La maman Hadas a gardé les enfants avec elle. Elle ne laisse personne approcher. Elle ressent le besoin de les entendre, leur permettre d'évacuer ce qu'ils ont vécu : "Elle va devoir leur raconter la mort de leur grand-mère de 80 ans qui a été kidnappée et assassinée, comme leur cousine et bien d'autres proches dans le kibboutz. Et ça, ça va être dur aussi".
Aujourd'hui seul le père Ofer manque à l'appel : "On n’a pas de nouvelles de leur père Ofer", explique Béatrice. "Pour certains on savait qu'ils étaient vivants, lui, on sait qu'il a été kidnappé mais c'est tout. L'attente c'est une épreuve hors norme. La nature humaine a beaucoup de ressources. On supporte et on espère avant tout que tout le monde soit libéré et rentre à la maison".
Béatrice se rendra très bientôt en Israël pour serrer sa famille dans ses bras. Elle compte aussi faire du bénévolat car avec la mobilisation des jeunes dans l'armée, le pays manque cruellement de main-d’œuvre.