Le mari de Delphine Jubillar est convoqué pour la troisième fois ce vendredi devant les juges en charge de l'enquête sur la disparition de l'infirmière tarnaise. Une audition qui intervient une semaine après l'échec de vastes fouilles et des révélations autour de traces de sang dans la voiture d'un proche.
Ce vendredi 11 février 2022 Cédric Jubillar est arrivé au palais de justice de Toulouse pour une longue journée d'audition face aux juges. Il s'agit du troisième interrogatoire du principal suspect.
Les magistrates veulent questionner le mari de Delphine Jubillar sur plusieurs points. D'abord le confronter aux déclarations d'un ancien codétenu qui avaient mené les enquêteurs à fouiller méthodiquement deux endroits autour de Cagnac-les-Mines. Des fouilles qui n'ont pas permis de retrouver le corps de Delphine Jubillar.
Et dans un second temps, questionner Cédric Jubillar sur les nouvelles révélations autour de taches de sang découvertes dans le véhicule d'un ami du suspect.
Dans l'attente d'aveux
En interrogeant le mari de l'infirmière, les deux juges veulent obtenir des aveux. Mais l'homme reste farouchement campé sur ses positions. Depuis le début de l'affaire, il nie toute implication dans la disparition de son épouse.
La semaine dernière, l'avocat d'une cousine de Delphine Jubillar, partie civile, s'est fait écho du désespoir de la famille de l'infirmière.
"Il faut que Cédric Jubillar avoue le meurtre de sa femme, a-t-il déclaré. Quand on a un dossier qui commence à être relativement épais et qui accumule des éléments matériels et psychologiques considérables, c'est la seule chose que Cédric Jubillar devrait faire s'il était apte à assumer ce qu'il a fait", a indiqué Me Philippe
Pressecq.
Pour les avocats de la défense, le dossier est au contraire vide de preuve. Ils vont d'ailleurs profiter de cette nouvelle audition pour déposer une quatrième demande de remise en liberté.
Des traces de sang dans un véhicule : un élément déterminant ?
Selon le Parisien, des traces de sang ont été découvertes dans une Peugeot 306 blanche saisie en décembre dernier à Cagnac-les-Mines au domicile d'une des connaissances de Cédric Jubillar, la voiture a été inspectée et analysée par les experts scientifiques de la gendarmerie.
Cette découverte va t elle permettre de dénouer le mystère ? Toujours selon le Parisien, les magistrates instructrices ont ordonné le 9 février 2022 l’expertise génétique de ces prélèvements de sang dans le but de les comparer aux profils ADN de Cédric et Delphine Jubillar. Les résultats sont attendus pour le 30 mars au plus tard.
Les deux juges d’instruction, ont également ordonné de préserver des cheveux prélevés à bord de cette Peugeot 306 en vue d’une prochaine analyse génétique.
La défense dit ne rien savoir sur ces traces de sang
Sur ce point, l'avocat de Cédric Jubillar, Alexandre Martin dit "n'avoir aucune information."
J'ai appris par les médias l'existence de procès verbaux concernant des prélèvements de sang dans la voiture d'une connaissance de Cédric Jubillar. Je ne peux rien vous dire là dessus
Maitre Alexandre Martin, avocat de Cédric Jubillar
Des propos partagés par l'autre avocat du suspect présumé, Jean-Baptiste Alary : "On apprend la veille de l'audition de mon client, l'existence de traces de sang dans une voiture. Mais ces éléments ne sont pas apportés dans le dossier. On se demande s'il n'y a pas un dossier parallèle au dossier Jubillar. C'est à se demander si tout ça n'est pas orchestré !"
Les juges vont-elles pouvoir interroger Cédric Jubillar sur ces nouveaux éléments révélés dans la presse ? Selon France Bleu Occitanie, comme ces éléments n'ont pas encore été rajoutés au dossier de l'instruction, les juges ne peuvent pas s'appuyer dessus.
L'audition de Cédric Jubillar devrait durer une bonne partie de la journée.
Des enquêteurs toujours mobilisés pour retrouver Delphine Jubillar
Interrogé mercredi 9 février 2022, sur l'affaire Jubillar, le procureur de Toulouse Samuel Vuelta Simon a souligné la mobilisation sans relâche des magistrats et des enquêteurs de la section de recherche de la gendarmerie.
"Si on met des moyens, a-t-il dit, c'est parce qu'il faut trouver Delphine Jubillar, vérifier l'hypothèse qu'elle a bien été tuée, il faut trouver son corps pour lui offrir une sépulture, pour la rendre à ses parents, à sa famille pour qu'ils puissent l'enterrer".
