Scopelec, sous-traitant d'Orange, est en redressement judicaire et sera fixée sur son sort le 28 décembre prochain. Des salariés, syndicats et le conseil de Surveillance de l'entreprise ont écrit une lettre ouverte à Emmanuel Macron.
Scopelec est la plus grande coopérative ouvrière de France. Mais depuis septembre 2022, elle est placée en redressement judicaire. Spécialisée dans les télécoms, l'entreprise est un sous-traitant d'Orange. Elle s'occupait de la pose de la fibre optique et de l'entretien du réseau cuivre en France. Un marché que Scopelec a perdu en novembre 2021 et qui constituait 40% de son chiffre d'affaires.
Plusieurs offres de reprises dont une par les salariés
Au total, 6 sociétés différentes sont candidates à la reprise partielle ou totale du groupe basé dans le Tarn. Mais une grande partie des 2 300 salariés ont proposé un projet de Newscope qui permettrait de sauvegarder 1500 emplois. Un projet qu'Orange ne soutient pas.
Si elle a connu des difficultés, cette société a, pendant plusieurs décennies, bâti son succès sur une originalité : une gouvernance à laquelle les salariés sont associés et un partage collectif des fruits de leur travail.
Les salariés, partenaires sociaux et le conseil de Surveillance de Scopelec dans une lettre ouverte à Emmanuel Macron
Un appel à Emmanuel Macron pour faire changer Orange de position
L'Etat est actionnaire d'Orange à hauteur de 20%. Les salariés ont donc écrit une lettre ouverte au Président de la République afin de lui demander de prendre position. "A l’heure où le destin de ces centaines de salariés et le projet qu’ils portent collectivement nécessitent le soutien de tous, nous vous demandons, en tant que chef de l’Etat, premier actionnaire d’Orange, d’obtenir que cette entreprise reconsidère une position injustifiée qui va à l’encontre des principes que vous portez en particulier en matière de souveraineté économique" écrivent-ils dans ce courrier. "Il s’agirait là d’une solution triplement gagnante : pour les salariés, avec la préservation de 1457 emplois ; pour l’Etat, ensuite, avec une gestion rigoureuse, non spéculative ; enfin, pour garantir notre souveraineté dans deux secteurs stratégiques, nos télécommunications et la transition énergétique."