La juge des référés du tribunal administratif a rejeté, mercredi 14 août 2024, la demande de la section française de l'Observatoire international des prisons et d'autres associations pour l'amélioration des conditions de détention à la maison d'arrêt d'Albi.
La juge des référés du tribunal administratif a rejeté, mercredi 14 août 2024, la requête déposée par la section française de l'Observatoire international des prisons (OIP), ainsi que par d'autres associations de défense des droits des détenus, concernant la maison d'arrêt d'Albi située dans le département du Tarn.
Ces organisations avaient demandé l'exécution de 20 mesures d'urgence pour garantir des conditions de détention dignes, en raison notamment de la surpopulation carcérale qui atteignait 167% en février 2023 et a depuis augmenté.
Des mesures ne pouvant pas être mises rapidement en oeuvre
La juge a souligné que l'administration pénitentiaire dépend des décisions judiciaires pour les mises sous écrou et qu'une politique de transfèrement est déjà en place pour tenter de réduire la surpopulation. Elle a donc rejeté les demandes liées à ce problème, estimant que l'administration pénitentiaire ne pouvait pas être tenue responsable de cette situation.
Certaines demandes, telles que l'installation de sanitaires supplémentaires, la ventilation des cellules, et la rénovation des douches collectives, ont été jugées comme nécessitant des modifications structurelles qui ne peuvent être mises en œuvre rapidement. Par conséquent, ces demandes ont également été rejetées.
188 détenus pour 105 places
D'autres demandes n'ont pas été prises en compte en raison du manque de preuves suffisantes pour démontrer une atteinte grave et illégale à la dignité humaine. Ces préoccupations concernaient la sécurité électrique des cellules, l'insuffisance des produits d'entretien, et la pratique des fouilles intégrales, que les requérants ont qualifiée de disproportionnée.
Mise en service en 1968, la maison d'arrêt d'Albi compte à ce jour 188 détenus, pour une capacité théorique de 105 places. Des lits ont été ajoutés dans les cellules, mais au moins une quarantaine de détenus dorment sur de simples matelas posés à même le sol, certains depuis des mois.