Le 18 juin 2016, Dahou-Samir Dahmani, 21 ans, perdait la vie à Castres, percuté par un fourgon alors qu'il circulait à moto. Initialement qualifié d'accident, l'affaire a été requalifiée en homicide involontaire avec violences aggravées. Après des années de mobilisation, la famille attend le procès prévu en novembre 2024, espérant que justice soit enfin rendue.
Cela fait huit ans que la famille de Dahou-Samir Dahmani attend que justice soit rendue. Le procès devant la cours d'assises d'Albi pour homicide involontaire avec violences aggravées ayant entraîné la mort s'ouvre mercredi 27 novembre 2024. Le 18 juin 2016, Dahou-Samir, alors âgé de 21 ans, circulait sur une moto qu'il venait d'acquérir lorsqu'il est violemment percuté par une camionnette à Castres (Tarn).
Violemment percuté par un fourgon
Ce jour-là, Dahou-Samir circulait sur une moto qu'il venait d'acheter lorsqu'il est violemment percuté par un fourgon dans le quartier Alliot. À bord du véhicule, un conducteur de 25 ans et son ami, tous deux à la recherche de leur moto volée quelques jours auparavant. Malgré l'intervention rapide des secours, le jeune homme décède sur place.
L'enquête initiale avait conclu à un accident de la route, une version que la famille Dahmani a toujours contestée, arguant du caractère volontaire de l'incident. Grâce à leur mobilisation, notamment par des marches blanches, l'affaire a été rouverte et un juge d'instruction a été nommé.
"Il a shooté le jeune"
Plusieurs témoignages remettent en cause le comportement du conducteur du fourgon.
"Il y a de nombreux éléments dans ce dossier. Vous avez trois témoins directs qui ont vu ce camion démarrer en trombe et venir percuter cette moto sur sa voie. Vous avez également tout un contexte qui fait que l’accusé et son ami qui était propriétaire de la moto s’étaient lancés en quête de récupérer cette moto coûte que coûte. Et malheureusement, ils en auront apporté la démonstration", indique maître Robin Sénié-Delon.
Vous avez également tout un tas de messages où il est insupportable, pour cette famille, d’entendre que les premiers mots de l’accusé après le drame seront d’indiquer à sa petite amie que par exemple il a shooté le jeune
Robin Sénié-Delonavocat de la famille Dahmani
Ces éléments ont conduit à la requalification des faits en homicide involontaire avec violences aggravées ayant entraîné la mort.
Dahou aurait eu 29 ans
Audiencé une première fois le 30 mai 2024, le procès a été repoussé au 27 novembre 2024. Une étape cruciale pour la famille mais qui ne satisfait pas pleinement la sœur de Dahou-Samir Dahmani. "8 ans qu'on attend, qu’on vit avec ça, avec cette attente, et cette injustice surtout. Ça fait 8 ans qu’on est dans la douleur, dans la peine dans le chagrin", expliquait en mai dernier Kheira Dahmani.
Une douleur d'autant plus vive que le jeune homme aurait dû fêter ses 29 ans ce 30 mai.