Epinglée par un eurodéputé Italien devant la Commission Européenne, la "Toscane Occitane", dans le Tarn, est sous le feux des critiques en Italie. Elle profiterait de la renommée de la "vraie Toscane" pour appâter les touristes, entre Gaillac et Cordes-sur-Ciel.
"Il n’y a qu’une Toscane" a déclaré visiblement en colère sur twitter l’eurodéputé Italien Nicola Danti, du parti démocrate Italia Viva. Il s’est exprimé à ce sujet le 10 juin, devant la Comission européenne. "Il serait bien que ceux qui, de manière rusée, essaient d'utiliser cette marque pour promouvoir leur territoire cessent de le faire immédiatement".
En cause ? La Toscane Occitane. Nouvelle marque de tourisme tarnaise, créée en 2022 par les offices de tourisme de Gaillac et Cordes-sur-Ciel. Un territoire qui regorge "d’expériences à vivre" peut-on lire sur son site officiel. Une appellation que certains semblent déjà s'être appropriée en photographiant des paysages qui par leur lumière, la végétation peuvent évoquer la région italienne.
Pour le président de la communauté de communes de Gaillac-Graulhet Paul Salvador, cette dénomination permettait de désigner et d'unifier en terme d'image un territoire.
"Il fallait une appellation qui convienne à tout le monde. Les touristes se plaisent à faire cette comparaison quand on parle du Gaillacois ou du Cordais. Nous sommes un territoire de 80 000 habitants, nous n'avons pas la prétention d'approcher la notoriété de la Toscane", déclarait-il ce matin sur les ondes de France Inter.
Une usurpation d'identité
Sauf que l'appellation ne plaît pas du tout à la Toscane, la vraie. Comme le souligne La Repubblica, l'un des journaux les plus vendus en Italie, utiliser "le nom de la région de Dante, de la Renaissance et du Chianti" semble provoquer une véritable colère. Nicola Danti martèle : cette opération a "clairement pour but d'exploiter la Région de la Toscane en utilisant de manière abusive une marque établie connue dans le monde entier." Eugénio Giani, président de la célèbre région, s'est aussi exprimé en déclarant que "l'usurpation d'identité est un crime". Il a annoncé "évaluer les actions à entreprendre".
L'Occitanie invite l'Italie à visiter sa Toscane
Vincent Garel, président du Comité régional de tourisme, se dit "surpris que cette réaction ait lieu maintenant", plus d'un an après la création de la Toscane Occitane. Il prône l'apaisement entre les deux territoires et une entente amicale : "Il faut que l'on essaye de se parler. Je ne pense pas que la Toscane italienne ait à craindre la Toscane Occitane". Avant d'ajouter "Si Monsieur Danti souhaite visiter notre région, je serai ravi de l'accueillir".
Mais peut-être qu'une visite dans le Tarn provoquerait une nouvelle polémique à la découverte du surnom de la ville de Castres : la Venise du Tarn. Jusqu'à ce jour, la Vénitie ne s'est pas manifestée pour dénoncer une usurpation d'identité !
(Par Apolline Riou)