La saison de la pêche s’ouvre samedi 11 mars 2023. Une saison menacée par les bas niveaux de rivières en Occitanie, comme les départements du Tarn et des Hautes-Pyrénées.
A la veille de l’ouverture de la pêche, et pour préparer la saison, la fédération procède à de nombreux lâchers de poissons. “C’est un grand jour, il va y avoir du monde autour de l’eau”, se réjouit un pêcheur dans les Hautes-Pyrénées . “C’est un moment convivial, on vient passer un bon moment avec les copains.”
Des lâchers de truites dans le Tarn et les Hautes-Pyrénées
Truites fario ou truites arc-en-ciel, elles sont des milliers plongées dans les eaux de la Neste, une rivière de ce département. Ces poissons ont été élevés en pisciculture à Argelès-Gazost. Ils sont habitués à être nourris et mordent vite à l’hameçon. “On met suffisamment de poissons pour que les pêcheurs qui vont venir en nombre à l’occasion de l’ouverture de la pêche, puissent s’amuser un petit peu”, explique Félix Salle-Cradit, de l’association de pêche d’Arreau. “Nous savons très bien que les enfants que nous amenons à la pêche, si on ne leur fait pas attraper un peu de poissons, ils vont déserter le milieu de la pêche. Nous avons plutôt intérêt à ce qu’il y en ait un petit peu pour satisfaire tout le monde”.
Pour les pêcheurs du Tarn, cet alevinage est cette année une contrainte. “Malheureusement, nous sommes obligés de le faire parce que les rivières se tarissent pratiquement tout l’été et il n’y a plus de renouvellement naturel”, déplore Marc Muller, le président de la Gaule Albigeoise qui regroupe environ 2000 pêcheurs. “Donc nous sommes obligés pour faire plaisir aux pêcheurs.” Une centaine de truites sont ainsi disséminées dans les cours d’eau du Tarn.
De faibles niveaux d’eau dans les rivières
Dans le département, la situation est dramatique. De nombreux cours d’eau sont à sec. “Ça ne coule plus”, constate Marc Muller, au bord de la rivière L’Assou. “D’habitude cette cascade alimente le ruisseau jusqu’au moulin de Moussu et les autres propriétés qui sont derrière, nous ne pouvons que constater qu’il n’y a pas d’eau. C’est dramatique.”
Olivier Thurbières pêche dans ces eaux depuis son plus jeune âge et c'est la première fois qu'il constate un niveau de la rivière aussi bas. “Il faut que les pêcheurs soient respectueux. Sur une ouverture comme celle là, ils devraient laisser les poissons, ou les attraper et faire attention à bien les relâcher mais ne pas prélever comme des malades.”
Il faut que les pêcheurs soient respectueux. Sur une ouverture comme celle là, ils devraient laisser les poissons
Olivier Thurbières, pêcheur tarnais
Même au pied des Pyrénées, les cours d'eau du département affichent des niveaux très bas. “Nous avons des endroits où l’on peut presque traverser la rivière avec des bottes alors qu’à cette saison, ce n’est jamais le cas ” s’alarme Félix Salle-Cradit. En cause, les faibles précipitations de ces derniers mois. “Il y a eu un petit redoux qui a permis la fonte des neiges.”, rapporte Damien Toussaint, un guide de pêche. “Mais nous avons des niveaux d’eau forcément très bas par rapport à la saison. Nous avons des stocks de neige en montagne qui ne sont pas du tout d’actualité. Nous n’avons pas eu beaucoup de neige cet hiver. Donc, nous espérons qu’il y aura de la pluie au printemps pour assurer la période hivernale.”
Des pêches de sauvetage réalisées au cours de l’été en Hautes-Pyrénées
Les barrages d’altitudes garantissent pour le moment un écoulement de l’eau en continu. Mais l’été dernier, les rivières de plaines, elles, se sont retrouvées à sec. “Nous avons dû intervenir pour réaliser des pêches de sauvetage dues à la sécheresse et au manque d’eau”, se souvient Jean-Luc Cazeaux, le président de la fédération de pêche des Hautes-Pyrénées. “Soit parce que des cours d’eau étaient dans un état critique et ne pouvaient pas garantir la survie du poisson. Soit parce que nous avons anticipé et récupéré le poisson pour l’amener dans un milieu où il y avait assez d’eau.”
Le département des Hautes-Pyrénées compte 16 000 détenteurs de carte de pêche. Il attire également beaucoup de passionnés, une forme de tourisme peu connue mais au succès croissant.