Cinq ans après l’annonce de l’abandon du projet initial du barrage de Sivens (Tarn), le ministère chargé de la biodiversité pourrait annoncer ce lundi la solution retenue pour satisfaire les besoins en eau. Une réunion est prévue avec tous les acteurs de ce dossier.
La secrétaire d’état chargée de la biodiversité, Bérangère Abba, réunit demain lundi les membres de l’instance de co-construction (ICC) du projet de territoire du bassin versant du Tescou qui comprend le site de Sivens (Tarn). Au programme de cette réunion "la présentation du constat d’Etat" annonce un communiqué de la préfecture du Tarn. En clair, l’Etat pourrait enfin se prononcer sur une solution pour satisfaire les besoins en eau (l'équivalent de 473 000 m3).
Les différents partenaires engagés dans cette instance depuis plusieurs années n’arrivent pas à se mettre d’accord sur les moyens à mettre en place. En décembre dernier un protocole avait encore été rejeté. Des élus et des agriculteurs veulent toujours faire une retenue à Sivens, plus petite que le projet de barrage initial et plus haut sur le site mais les associations de protection de l’environnement pensent qu’il y a d’autres solutions pour éviter de toucher à la zone humide.
L'exemple du Tarn-et-Garonne
L’Etat qui reste silencieux depuis plusieurs mois pourrait donc enfin trancher, tout le monde l'espère. Dans le Tarn et Garonne, vendredi une convention a été signée entre les différents partenaires concernés par l’usage de l’eau : syndicats agricoles et associations de protection de l’environnement. Ils se sont mis d’accord sur le réaménagement de retenues d’eau non utilisées et sur la création de bassins ne dépassant pas 40 000 m3 pour stocker de l’eau en hiver afin de la réutiliser en été. Les agriculteurs qui ont des autorisations de pompage dans les cours d'eau s'engagent, en échange de la création de ces retenues, à ne plus pomper d'eau dans les rivières entre le 1er juin et le 31 octobre. Un signe encourageant qui montre qu'un consensus est possible.
Le projet initial de barrage de Sivens (1,5 million de m3) a été officiellement abandonné en décembre 2015, un peu plus d'un an après la mort de Rémi Fraisse tué par une grenade offensive tirée par un gendarme.