« SOS tournée en danger » ! C’est avec ces mots inscrits sur une pancarte que Philippe Cros accueille désormais ses clients. Pour continuer son activité, il doit remplacer son vieux camion-épicerie mais n’a pas l’argent nécessaire.
Mazamet, Aussillon, La Bruyère, Saint-Amans… depuis 18 ans, cinq jours par semaine, Philippe Cros va de village en village vendre des produits de première nécessité.
Pendant le confinement, il a ainsi permis à des centaines de personnes de faire leurs courses… sans se déplacer ! Une tournée à cheval entre le Tarn et l’Aude, qui dessert au total 29 communes, aujourd’hui menacée.
J’ai beaucoup de personnes âgées, parfois diminuées. Je leur amène les courses directement. Je les range même dans les placards et le frigo
Un camion à bout de souffle
Acheté d’occasion il y a 10 ans, son camion-épicerie montre aujourd’hui des signes de fatigue. « L’an dernier, j’avais dû changer le moteur mais là c’est le châssis qui est abîmé ». Et le confinement n’a rien arrangé avec une augmentation importante de son activité. « Durant cette période, beaucoup de personnes se sont rajoutées. Je suis passé de 400 clients par semaine à plus de 1300 ».Lors d’une révision, son garagiste l’a prévenu : pas sûr que le camion passe le prochain contrôle technique des Mines prévu en février 2021.
Pour ne pas se retrouver sans véhicule, il voudrait donc investir dans un camion neuf mais l’achat est coûteux : au moins 170 000 euros (HT). « Ce qui coûte cher, c’est l’aménagement intérieur et aussi le système de réfrigération ». A 6 ans de la retraite, le commerçant a du mal à convaincre les banques. « Ça me ferait rembourser environ 2 000 euros par mois alors que je gagne le smic ».
Appel aux dons
Pas question de renoncer pour autant… « Je ne lâcherai pas » martèle Philippe qui en appelle aujourd’hui à la solidarité.Certains clients âgés me disent : le jour où tu arrêtes, c’est la maison de retraite assurée. Je peux pas laisser tomber sans avoir tout essayé.
Sur les réseaux sociaux, il a lancé un appel aux dons. « A ce jour, nous avons recueilli 6 300 euros. On est encore loin de la somme nécessaire mais je vais me battre pour continuer. On compte sur moi ».