Déjà poursuivi pour avoir, en 2021, allumé des fétus de paille imbibés de gasoil pour lutter contre les gelées tardives, le responsable des vergers de Fontorbe, à Lavaur, dans le Tarn, a été placé en garde à vue lundi 14 mars. Cette fois, pour avoir effectué des épandages de produits phytopharmaceutiques alors qu'un très fort vent d'autan souffle dans le secteur.
Décidément le domaine de Fontorbe est en délicatesse avec la loi... et avec ses voisins.
Ce sont eux qui lundi ont alerté le collectif Respirons 31 qui a lui-même contacté la gendarmerie de Lavaur. Des épandages de produits phytopharmaceutiques étaient en train d'être effectués dans les quelques 320 hectares de vergers. Or, ce jour-là, un fort vent d'autan soufflait sur le département, lequel allait être placé quelques heures plus tard en vigilance orange aux vents violents.
Dépêchés sur place, les gendarmes vauréens ont constaté la présence des tracteurs. Le responsable du domaine a été placé en garde à vue, ce qu'a confirmé à France 3 Occitanie le maire de Lavaur, Bernard Carayon. "Je ne sais pas s'il l'est à cette heure, mais il l'était encore ce matin", a-t-il rapporté.
Le collectif Respirons 81 appelle les riverains à apporter leurs témoignages, si possible vidéos, afin de prouver qu'il y a bien eu épandage ce jour-là.
Pour rappel, il est interdit d'épandre des produits phytos par grand vent pour éviter qu'ils ne se dispersent au-delà de la zone à traiter et n'atteignent les maisons et propriétés voisines.
Un fâcheux précédent il y a moins d'un an
Les riverains sont d'autant plus vigilants que l'an dernier, au mois d'avril 2021, des fumées toxiques avaient incommodé le voisinage et même intoxiqué certains habitants. En cause, de la paille imbibée de gasoil et allumée aux pieds des arbres pour lutter contre le gel.
Le responsable des vergers avait été placé en garde à vue.
Plusieurs plaintes avaient alors été déposées, notamment par des municipalités et des associations de défense de l'environnement, et une action collective en justice engagée. "La plainte a suivi son cours", assure le maire de Lavaur, Bernard Carayon, "mais il y a du retard et nous attendons l'audience".
Un mois après les faits, Lucas Crosnier, gérant des vergers, s'était excusé, par voie de presse, disant vouloir renouer le dialogue avec la population, afin que l'image du domaine ne soit pas durablement entachée.
Ce nouvel épisode, s'il est avéré, risque de rendre cette tâche difficile...