Une femme de 51 ans a déposé plainte, mercredi 6 avril, dans le Tarn contre le père Jean Pradelles pour abus sexuels et de viol. Les faits remonteraient aux années 1980 et 1990. Des alertes avaient déjà été faites il y a plus de 30 ans.
La plainte a été déposée le mercredi 6 avril au parquet d'Albi (Tarn). Isabelle, 51 ans, assure avoir été violée par le père Jean Pradelles lorsqu'elle avait 15 ans. Des faits, qui remontent aux années 1986 et 1997, et qui sont prescrits aujourd'hui.
Dans son témoignage accordé à La Dépêche du Midi, Isabelle raconte comment cette figure du milieu catholique tarnais, âgée aujourd'hui de 78 ans, a abusé d'elle. La première agression aurait eu lieu lors d'un camp de scouts à Jouqueviel (Tarn) en 1986, suivi d'attouchements, les jours suivants. 11 ans plus tard, lors d'un voyage scolaire en Egypte, l'aumônier viole à nouveau Isabelle.
Le père Jean Pradelles, connu pour les chansons écrites avec son frère jumeau Pierre, se produit à cette époque dans des camps scouts ou dans des églises jusqu'en 1994, date à laquelle Jean Pradelles est pointé du doigt par l'archevêché d'Albi.
De nombreuses plaintes
Dans un communiqué, mercredi 6 avril, l'archevêché précise qu'à l'époque "plusieurs plaintes (ont été) reçues à l’archevêché, dont une a dû être communiquée au procureur de la République, par Monseigneur Roger Meindre, archevêque d’Albi de 1989 à 1999". Jean Pradelles sera sanctionné "'suspens a divinis', à savoir avec l’obligation pour l’intéressé de cesser tout exercice du ministère sacerdotal à partir du 12 septembre 1994."
À cette date, il sera écarté des Scouts et guides de France. "Nous l'avons suspendu en 1994, témoigne Anne-Claire Bellay, déléguée générale des Scouts et guides de France. Nous n’avons plus aucun contact depuis des années. L’archevêché avait révélé qu’il avait deux enfants et lui avait interdit de se rendre chez lui dans le Tarn." Dans cette grande maison située sur la commune de Lombers (Tarn), comportant notamment un dortoir, où le Père Pradelles vit encore.
Le Père Pradelles "confiant"
Face à ces accusations, le principal intéressé ne parle pas à la presse. Soucieux de rester en retrait, il se montre malgré tout confiant, dénonçant un règlement de compte d'ordre familial. Jusqu'à la mort de son frère en 2015, il continuait de se produire devant de jeunes adolescents à la messe.