TEMOIGNAGES. "J'ai dû renoncer à tout", "Les gens ont honte, ont peur" : le Secours Populaire en première ligne face à la faim et la précarité des campagnes

Le Secours Populaire a lancé cette semaine sa campagne "précarité, pauvreté". À cette occasion, l'association caritative a réalisé un sondage IPSOS sur la pauvreté en zone rurale. Et elle ne cesse de croître. Illustration avec ces témoignages, recueillis lors d'une distribution alimentaire à Alban dans le Tarn.

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Le nombre de personnes en grande précarité ne cesse de progresser chaque année en France. Pour les aider, le Secours Populaire a lancé cette semaine sa campagne "précarité, pauvreté". Témoignages dans le département du Tarn.

"J'ai dû renoncer à tout"

Ancien agriculteur avec une retraite insuffisante pour vivre dignement, Marc se fait aider par le Secours Populaire depuis deux ans. "Je suis quelqu'un qui a dû renoncer à tout", témoigne Marc. "Je ne peux pas dépenser plus de 60 euros d'essence par mois". 

Et il poursuit : "Je suis à environ 35 kilomètres de la première commodité. Il est impossible pour moi d'entretenir ma voiture, de me chauffer normalement. D'ailleurs, je ne me chauffe plus, voilà". Car la campagne "pauvreté précarité" du Secours Populaire ne se limite pas aux besoins alimentaires. 

La précarité énergétique

Elle défend aussi l'accès à d'autres droits fondamentaux comme les loisirs, la santé mais aussi l'accès à l'électricité, au chauffage : "Souvent, les familles choisissent de s'installer en campagne parce que les loyers sont moins chers", explique Christel Durand, secrétaire générale au Secours Populaire du Tarn.

"Au final, ils se retrouvent dans des maisons mal isolées et les factures explosent. Beaucoup de personnes ne se chauffent pas l'hiver ou éteignent leur congélateur pour moins consommer et ça aussi c'est une nouveauté", rajoute Christel Durand. 

Une situation difficile à accepter

D'autres associations sont présentes aux côtés du Secours Populaire, afin d'accompagner les démarches administratives des bénéficiaires, avec un conseiller numérique par exemple. Mais avant de  se faire aider, il faut accepter le regard des autres, et avant tout, celui qu'on porte sur soi-même.

"Passer le pas de venir au Secours Populaire pour se faire aider, c'est très compliqué parce que c'est une histoire d'ego", avoue Ombelline. "Je suis accompagnante de public en grande difficulté sociale, et se retrouver de l'autre côté de la barrière, c'est compliqué."

Le poids du regard de la société

Cette maman de deux enfants est atteinte d'une maladie génétique rare qui la handicape : "Je suis partie les deux premières fois en pleurant en me disant : mais qu'est-ce que j'ai fait pour en arriver à ça ?" Catherine, elle, touche le RSA. Cette maman de 5 enfants voit bien les réactions autour d'elle. 

"On vous regarde", témoigne-t-elle. "Tu es au RSA donc tu n'es pas capable, tu ne peux pas travailler, tu n'es pas apte ou tu es un profiteur ou tu es diminué. Moi ça ne me touche pas mais oui, les gens ont honte, ont peur. On n’a pas réussi. C'est l'échec"

Les bénéficiaires en difficulté comme Catherine sont de plus en plus nombreux dans le Tarn. Le Secours Populaire recherche donc de nouveaux bénévoles pour faire fonctionner ses antennes dans tout le département.

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