"Je voudrais retourner en maternelle" : des enfants toujours en difficulté par manque d'Accompagnants d'élèves en situation de handicap

Dix jours à peine après la rentrée scolaire, plusieurs centaines d'enfants de Haute-Garonne en situation de handicap ne sont toujours pas accompagnées par un AESH, auquel ils ont pourtant droit.

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À peine refermée la séquence des Jeux Paralympiques, les difficultés de prise en compte du handicap s'invitent déjà dans les établissements scolaires. Les parents tirent la sonnette d'alarme : en Haute-Garonne, il manquerait entre 300 et 600 AESH, ces accompagnants d'élèves en situation de handicap.

Manque criant d'accompagnants

"La norme, c'est un AESH pour quatre élèves concernés", selon Laure Fevrier, représentante des AESH dans le sud toulousain. Mais avec la pénurie actuelle, "certains professionnels accompagnent une dizaine d'élèves, voire une vingtaine dans des situations extrêmes", confie-t-elle au micro de France Bleu Occitanie.

À l'école primaire Fontaine Bayonne de Toulouse, Cécile a vécu la rentrée comme une douche froide. Elle espère chaque matin que son fils, atteint d'un trouble de l'attention, puisse enfin bénéficier d'un accompagnant pour ses premiers pas en CP. Une nécessité pour un enfant dont les difficultés de concentration lui déclenchent parfois des crises de colère.

Je m'inquiète pour mon fils. Le CP est l'année des apprentissages et sans AESH, il va accumuler des lacunes. Il nous dit qu'il préfèrerait retourner en maternelle.

Cécile Fontaine, maman d'un élève en situation de handicap

Dans cette école élémentaire, neuf enfants ont une notification officielle de besoin d'accompagnement humain au quotidien.  Mais l'établissement ne bénéficie que de deux AESH à temps plein et un à temps partiel, là où il en faudrait six estime Mathilde Blaya, représentante des parents d'élèves. Avec des conséquences pour toute la classe.

Au-delà des élèves concernés, c'est une difficulté aussi pour l'équipe pédagogique qui doit répartir son énergie avec le reste de la classe.

Mathilde Blaya

Déléguée parents d'élèves

Dans sa volonté de promouvoir l'école inclusive, l'Inspection Académique de la Haute-Garonne reconnaît les difficultés posées par la pénurie de recrutement d'AESH. L'Académie de Toulouse a d'ailleurs ouvert une plateforme de recrutement spécifique pour les accompagnants.

Nous restons au travail pour répondre aux besoins de ces élèves.

Direction Académique des services de l'éducation nationale

Pour mieux accueillir ces enfants en difficulté, le Rectorat a procédé en cette rentrée 2024-2025 à 109 recrutements supplémentaires d'AESH, qui s'ajoutent aux 5.572 postes existants. Mais c'est loin d'être suffisant pour les 25.850 élèves recensés qui ont droit à un accompagnement (4.589 en Haute-Garonne).

Une rémunération trop peu attractive

Le manque d'attractivité du métier d'AESH est une constante depuis plusieurs années. Malgré la volonté affichée par le Ministère de développer l'école inclusive, les syndicats unanimes pointent une rémunération trop faible pour fidéliser les volontaires à l'accompagnement. Alors qu'il leur est demandé un niveau baccalauréat ou équivalent, l'administration leur impose un temps partiel de 24h hebdomadaire, ne dépassant pas 900 à 1000 euros net par mois.

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