À l'appel de plusieurs syndicats de l'éducation, les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) étaient en grève, ce mardi 3 octobre 2023 pour réclamer de meilleures conditions de travail et une meilleure rémunération. À Toulouse ( Haute-Garonne), ils étaient plusieurs centaines à manifester.
Plusieurs centaines d’AESH, des accompagnants d’élèves en situation de handicap ont manifesté ce mardi 3 octobre dans les rues de Toulouse. Ils répondaient à l'appel des syndicats de l'éducation pour alerter sur leurs conditions de travail précaire et leurs conséquences.
Les personnels du collège toulousain Jean-Pierre Vernant, accompagnés de parents et d'enseignants, se trouvaient dans le cortège. Il y manque 5 AESH depuis la rentrée, ce qui provoque la colère des personnels de l'établissement.
"Le gouvernement considère aujourd'hui qu'une heure d'accompagnement; c'est un accompagnement. Donc on se retrouve entre plusieurs élèves à devoir choisir. Les élèves que l'on accompagne sont de plus en plus en difficulté. ils sont angoissés, stressés. Du coup, ils décrochent", témoigne auprès de France 3 Occitanie, Mathilde Couvert, AESH depuis 8 ans.
6 500 recrutements prévus
" Dans ma classe, il y a deux élèves qui devraient être accompagnés à temps plein. Et ils n'ont strictement aucun accompagmement. Concrètement, un de mes élèves est toute la semaine dans ma classe, il ne peut suivre aucune inclusion dans sa classe de troisième."
Les enseignants sont submergés et les parents, démunis essaient de trouver des solutions à l'image de Lisa Mondesire, mère d'une élève de troisième : "J'essaie de faire réintervenir quelqu'un à la maison mais c'est quand même un coût de faire venir quelqu'un à la maison pour voir si je peux l'aider car elle est quand même en troisième".
Les AESH de Toulouse espèrent que la mobilisation nationale va permettre de faire débloquer les postes manquants dans leur établissement comme partout en France. "Selon un rapport sénatorial publié en mai, 430 000 enfants en situation de handicap sont scolarisés en milieu ordinaire en France, rapportent nos confrères de France Info. 288 000 doivent bénéficier d'un accompagnement, pour seulement 125 000 AESH au total. Face au manque d'accompagnants, le ministère de l'Éducation nationale prévoit 6 500 recrutements sur l'année scolaire 2023-2024". Malgré une revalorisation cet été, le salaire d'entrée dans la profession est estimé à 896 euros mensuels net pour 24 heures de travail par semaine. Insuffisant, pour les syndicats.