Les Accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) étaient à nouveau en grève. Elles ont manifesté partout en France, à Montpellier et Perpignan notamment, pour dénoncer leurs conditions de travail et demander une revalorisation de leurs salaires et de leur statut.
AESH. Quatre lettres d'un acronyme pour désigner les Accompagnants d'élèves en situation de handicap. Ces quatre lettres reprises par quatre mots : Abandonnées, Exploitées, Soupoudrées et Hâchées menu. Un jeu de mots pour exprimer le sentiment des auxiliaires de vie scolaire qui accompagnent en classe les enfants atteints de handicap. Des personnels indispensables mais au statut précaire et au salaire de misère.
On gagne moins de 1000 euros par mois. Nous avons obtenu des petites primes qui ne changent pas grand-chose à nos salaires, ce ne sont que des cache-misère.
Nathalie Choillet, AESH à Lodève
Mutualisation des élèves
Les AESH travaillent 24 heures par semaine alors qu’il y a de la demande. "Les conditions de travail se sont dégradées il y a deux ans au moment de la mutualisation des élèves. On a dû morceler notre activité Au lieu de s’occuper d’un ou deux élèves on a dû multiplier les élèves sur plusieurs classes. Au début on consacrait 10 à 12 h par semaine par élève, aujourd’hui c’est entre 4 et 6 heures", poursuit Nalthalie Choillet, AESH à Lodève.
Un statut et des formations
Les AESH ont manifesté leur colère dans toute la France. Elles s'étaient rassemblées à Montpellier et Perpignan entre autres pour dénoncer leurs conditions de travail et de salaires et demander la revalorisation de leur statut : être considérées comme des fonctionnaires et bénéficier de formations.
On a des élèves en situation de handicap très lourds parfois et il nous arrive de ne pas savoir quoi faire face à certaines situations. Ce serait bien que l’on soit formé pour mieux répondre à la demande.
Karima Debza, AESH à Saint-Jean-de-Védas
"On a du mal à boucler les fins de mois avec moins de 1000 euros par mois et on est obligées de cumuler plusieurs petits boulots quand on en trouve", ajoute une manifestante croisée sur la place de la Comédie à Montpellier.
10 % des personnels de l'Éducation nationale
Ces personnels sont au nombre de 110 000 au total environ, soit 10 % des agents de l'Education nationale en France.
En 2017, Emmanuel Macron promettait une école "plus inclusive" en donnant un accès à "un auxiliaire de vie scolaire à tous les enfants qui ont besoin pour avoir une scolarité comme les autres". On en est encore loin.
La mobilisation de ces personnels est un cri d'alarme. Un rapport sénatorial préconise le doublement de leurs effectifs.